Un espèce de larsen de guitare malsain accueille l’auditeur à l’entrée de "Death Magic Doom" puis la rythmique décolle et offre une bonne vitesse de croisière pour les champions suédois du rythme monolithique, voire pachydermique ("If I Ever Die"). Puis le tocsin lugubre et les riffs à la Black Sabbath de "Hammer Of Doom" nous plongent dans une drôle d’ambiance, comme suspendu par le temps, dans l’attente d’un funeste destin… Quoi qu’il en soit, l’efficacité est au rendez-vous et le titre alterne parfaitement les passages tendus avec d’autres plus détendus, si l’on peut parler de la sorte. Le son des guitares est incisifs et suffisamment agressifs pour que l’on accorde une grande attention au jeu de Lars Johansson, le guitariste. Du côté des vocalises, le texan Robert Lowe (Solitude Aeturnus) relève parfaitement le défi de succéder à ses illustres prédécesseurs (comme Messiah Marcoli ou Johan Lanquist) et ce ne sont pas ses prestations sur "The Bleeding Baroness" ou "Demon Of The Deep" qui viendront prouver le contraire. "House Of Thousand Voice" déroule, quant à lui, un beau tapis de riffs heavy et de rythmiques massues qui envoûtent par bien des aspects. Avec "Dead Angel", Candlemass flirte avec le heavy mélodique avec un refrain que l’on peut immédiatement mémoriser. Well done. Avec "Death Magic Doom", on peut dire que Candlemass joue la carte de l’alternance avec des titres tantôt rapides, tantôt lents permettant ainsi au groupe d’exceller dans les deux répertoires sans problème. Au final, "Clouds Of Dementia" et "My Funeral Dreams" se révèlent être un peu en dessous du niveau général de ce onzième album qui dévoile un quatuor en grande forme malgré plus de 20 années d’existence. Finalement, le metal, ça conserve !
L'enfer et tous les chemins qui y mènent (zombification, sorcellerie, adoration du diable et autres pratiques occultes) n'ont jamais cessé d'influencer les groupes de heavy metal. À la fin des années 60, Coven a ouvert les portes de leurs chansons au malin et aux puissances occultes (l'album "Witchcraft" en 1969). Puis, dans les années 70/80, Black Sabbath, Pentagram, Demon, Witchfinder General, Venom, Angel Witch, Slayer, Bathory, Mercyful Fate-King Diamond, Possessed, j'en passe et des meilleurs, ont intégré l'ami Lucifer et le monde des ténèbres, de la mort ou de l'inexplicable, dans leurs joyeux textes et autres chansons macabres. Dans les années 90, la thématique de l'enfer et de l'occulte est un peu tombée en désuétude. Mais les groupes de doom et de black metal ont continuer à porter le flambeau. À la fin 2000, avec les succès critiques des albums de Devil's Blood ("The Thousandfold Epicentre" en 2011) et Ghost ("Opus Eponymous" en 2010), le retour aux racines du heavy metal des 70's (stoner & co), on voit apparaître dans les bacs nombre de congénères revigorés par le souffle du grand Satan et des univers plus ou moins associés. Avec l'album "Time To Repent" sur Soulseller Records (2011), les norvégiens de Devil place sur la carte du doom/stoner une belle pépite qui mérite le détour. En 10 titres la messe est dite avec brio. Pour les bûcherons italiens d'Ufomammuth, ce sont plutôt les aliens qui les préoccupent à travers les 5 pièces instrumentales de "ORO : Opus Alter" (Neurot Recordings), sortie en septembre 2012. À suivre et à confirmer sur scène (le groupe sera en concert au Glazart, Paris, le 23 octobre). Pour les anglais de The Devil, côté look, c'est plutôt le carnaval de Venise avec grandes toges et masques mystérieux à l'appui. Côté musique, le groupe travaille ses ambiances avec des guitares bien heavy, des notes de synthé délétères et diverses voix samplées extrait de films ou de reportages ("The Devil", Candlelight - Silent City, sortie le 19 novembre 2012). Ces instrumentaux parlent, pêle-mêle, d'aliens, des attentats du 11 septembre, du mal en général pour un rendu qui tient plus de la musique de film que de véritables chansons. En 2010, Stonehelm accouche d'un album éponyme sur Totem Cat Records dont la pochette montre une femme nue vénérant un monument entouré d'une forêt de feuilles de cannabis. Ce doom enfumé dévoile ses histoires apocalyptiques de zombie ("Zombie Apocalypse 420") ou de malédiction venue de l'espace ("Deep Space Doom"). Rien de bien marquant mais digne d'intérêt, malgré une production brute de décoffrage. "South Of Salem" : rien qu'avec ce titre d'album (sortie sur le label Profound Lore-Mountastic en 2011), les américains de Witch Mountain nous mette l'eau à la bouche. Leur doom-stoner venu de Portland, en activité depuis presque 10 ans, sonne comme du Devil's Blood en plus heavy, moins mélodique, tout en parlant du malin ("The Wig Of The Lord"...). La chanteuse Uta Plotkin est capable de nous hypnotiser tout au long. On ne citera pas Orchid, Vinum Sabbatum, Witchsorrow et Electric Wizard dont on a déjà parlé dans ces colonnes. En tout cas, on espère que ce panorama infernal vous aura donné envie de découvrir tous ces groupes.
Dead Zone
Discographie sélective :
Ufomammuth, ORO : Opus Alter (Neurot Recordings) - Dans les bacs
The Devil (Candlelight - Silent City) - Sortie prévue le 19 novembre 2012 Stonehelm (Totem Cat Records) - Dans les bacs
Devil's Blood, The Thousandfold Epicentre (Van Records-Soulfood) - Dans les bacs
Ghost, Opus Eponymous (Candlelight Records) - Dans les bacs
Devil, Time To Repent (Soulseller Records) - Dans les bacs Venom, Welcome To Hell (Neat Records)- Dans les bacs depuis 1981 Demon, "Night Of The Demon" - Dans les bacs depuis 1981
Witchfinder General, Friends Of Hell (Heavy Metal Records) - Dans les bacs depuis 1983
Orchid, Heretic (Nuclear Blast) - Dans les bacs Electric Wizard, Black Masses (Candlelight Records) - Dans les bacs
Slayer, Hell Awaits (Metal Blade) - Dans les bacs depuis 1985
Witch Mountain, South Of Salem (Profound Lore-Mountasti) - Dans les bacs
Depuis Black Sabbath, il y a toujours eu une belle tradition du doom en Grande-Bretagne. Les cinq de Liverpool respectent cet héritage et se définissent comme une formation de "Olde english pastoral doom". Guitares préhistoriques, batterie monolithique, orgue gothique, voix d'hérétique (entre Cronos et Lemmy), Black Magician ne ménage pas ses effets pour imposer une musique à la lenteur maladive. Sortie en septembre 2012, leur album "Nature Is The Devil’s Church" fait la part belle aux meilleures ambiances du genre. Le morceau "Full Plain I See, The Devil Knows How To Row" est un bel exemple de "tortures psychiques" qui s'étend sur plus de 10 minutes avec, en particulier, un solo d'orgue allumé. "Four Thieves Vinegar" commence d'une façon tout à fait classique pour du doom (bruit de tocsin, corbeaux qui croassent), mais, là aussi, vous en prenez pour plus de 10 minutes d'une lenteur maligne qui met votre système nerveux à rude épreuve. "Bring out your deads !" éructe le chanteur Liam Yates lors de la cavalcade finale. L'album se clôture sur deux titres baroques : la petite ballade "printanière" "Of Ghosts And Their Worship" et le très heavy "Chattox" qui vous donne l'impression d'être une enclume sur laquelle tape un gros marteau. A suivre sur scène lors de la tournée européenne prévue en avril 2013.
Avec le trio anglais Witchsorrow, on sait, depuis son premier album éponyme paru en 2010, que la formation aime donner une saveur "old school" à son doom. Mais, paradoxalement, c'est un titre rapide (celui qui donne son nom à ce disque) qui nous attend de pied ferme pour nous agiter les cheveux dans tous les sens. A l'inverse, "The Martyr", se déplace à la vitesse d'une procession funèbre, mais, cela ne l'empêche pas d'accélérer brusquement la cadence au bon de 6 minutes. "Made Of The Void", quant à lui, alterne les cassures rythmiques pour mieux vous vriller le cervelet. Millimétré et bien dosé. "Negative Utopia" poursuit ce travail de sape sur plus de 10 minutes et contient quelques riffs de plomb qui font écho au vieux Sabbath. Mais, si nous devions parler d'influence, on citerait plus volontiers Holocaust, pour le côté un peu débraillé du chant de Necroskull (tout un programme !), ou Electric Wizard pour son goût de la noirceur. À côté du précédent morceau, "To The Gallows" offre une belle vitesse de croisière avec son break parfait en acier trempé qui n'oublie pas de faire monter la pression avant le refrain final. Enfin, "Disaster Reality" prend un malin plaisir a enfoncer le clou lentement mais sûrement (pendant plus de 11 minutes), "Four Candles" offre une parenthèse acoustique et médiévale avant l'étouffe chrétien que constitue les 14 minutes 24 secondes de "De Mysteriis Doom Sabbathas" et son solo de guitare wah-wah qui part en vrille. Du grand art dans le genre et destiné aux plus résistants d'entre vous, ceux qui sont rompus aux us et coutumes du doom briton.
Dead Zone
Witchsorrow, No Light Only Fire (Candlelight Records)
Sortie le 18 septembre 2015
Avec les italiens de 1782, entre autres, les athéniens d'Acid Mammoth jouent un doom extrêmement proche des origines, en gros le courant seventies avec Black Sabbath ou Pentagram. Avec son quatrième opus, "Supersonic Megafauna Collision" (Heavy Psych Sounds Records), le premier single éponyme respecte parfaitement le cahier des charges du genre avec ses riffs pachydermique, sa basse gavée d'effets fuzz, sa voix hantée et ses solos dignes d'un Tony Iommi en grande forme. Quand à la vidéo qui illustre ce doom quatre étoiles, elle nous plonge dans un délire psychédélique et cosmique avec explosions de super novas à la clé. Le groupe précise : "Supersonic Megafauna Collision est un titre explosif qui ouvre notre nouvel album. Des explosions dans le vide, des défenses massives et des riffs lourds avec beaucoup de fuzz font de cette chanson un premier avant-goût de ce qui vous attend avec ce nouvel album ! " Bon trip !
S'il y a bien un groupe qui peut se targuer d'avoir parfaitement retenu les enseignements d'Ozzy & Co, c'est bien nos amis Suisse de Pÿlon. Ils le prouvent d'ailleurs avec maestria à la fin de ce disque en résolvant l'équation suivante : Comment reprendre le titre le plus connu de Black Sabbath ("Paranoïd") quand on est un groupe de doom metal ? Réponse : tout simplement en le transformant en heavy rock totalement anesthésié. En outre, à aucun moment, le chanteur-guitariste, Matt Brand, ne cherche pas à cacher sa filiation avec le hurleur fou de Birmingham. C'est flagrant sur "Psalm 139 A", alors que ça l'est bien moins sur les compositions suivantes. La voix de Brand se faisant parfois plus outrancière ("Psalm 139 B") avec quelques montées dans les aiguës capables de réveiller un mort. Tout revient à la "normale", c'est à dire à la référence ultime évoquée plus haut, avec la lenteur épique d'"Returnal Etern" et les riffs funèbres de "You Have Been Warned", titre qui se conclut sur de beaux solos cosmiques. J'espère que l'on vous aura donné envie de jetez une oreille attentive à ce cinquième effort d'une formation qui fleure bon le doom old school.
Dead Zone
Pÿlon, The Harrowing Of Hell (Quam Libet Records)
Sortie le 10 août 2012
We talked with the singer Cam Pipes about the new album of 3 Inches Of Blood : "Here Waits Thy Doom”. Here's the answers of this metal warrior from Vancouver. How was received "Fire Up The Blades" by the press, the metal fans... ?
Cam Pipes : Like any new album, there's going to be the inevitable comparisons to our previous albums. Some fans and press are not going to like the newer one as much, but every band has to deal with that. Overall, I think it was received very well by the majority of people
Let us know more about the new member in the band : Ash Pearson ? How did you meet him ?
Ash had a lot of mutual friends and we'd played gigs with a couple of his bands before. He's a young guy, 23, and his skill level exceeds his age. He's a better drummer than ones we've seen who are much older, and he's only going to get better.
How was the work on this album with Jack Endino in Seattle ? Was it hard to be away from Vancouver ? Why did you deceided to handle all vocal duties for this one ?
Jack was a great guy to work with. The whole process was so easy. We share a lot of similar musical ideals with Jack and his approach was very comfortable and relaxed. That enabled us to complete the recording in about a month, which is about half the time it took to do Fire Up The Blades. We love Vancouver, but being away from it wasn't hard. We go away from Vancouver all the time when we go on tour. It's part of the job. I handled all vocal duties because Jamie quit the band. His throat can't handle the rigors of singing every day on tour, so he stepped down. Justin has been singing Jamie's parts live and will continue to do that, plus Justin did some backup vocals on the new album.
Why did you choose this title for the album and this horrific cover ? Is it important to give a special atrmosphere to your records ?
We discussed a lot of potential titles and we kept coming up with lists. I had been reading a book and I saw "here waits thy doom". I thought it sounded good. It was the first title everyone agreed on. We don't think too much about creating an atmosphere on our records. We write the songs we like and release them.
Tell us more about the lyrics and some of the tracks like "Preacher's Daughter" or "Call Of The Hammer" ?
Preacher's Daughter is about a slutty temptress who goes against her father's beliefs and lives a life of pleasure and sin.
Call of The Hammer is about the spirit of the Norse God Thor awaking from a deep slumber and inspiring the heathens of the world to rise up and crush the foolish religions and their gods.
How do you see the evolution of your music in four albums ? Can we say that you're nostalgic to 80's metal and the NWOBHM ? What does it mean for you today ? Is it important to be faithfull to metal roots ?
When this band started, we definitely wore our old school metal influences on our sleeve. The 80's metal and british metal influences will always be there and it is important to pay homage to our metal roots, but we've evolved like any band has and developed our own sound.
How do you feel about going on a massive american tour with In Flames, Between The Buried and Me and The Faceless ? Do you already know those bands ?
It'll be great to get back into a regular touring schedule. I'm curious to see how In Flames fans respond to our music and how our fans will respond to songs from the new album. I'm quite familiar with In Flames and have listened to them for many years. BTBAM and The Faceless I'm not too familiar with, but it should be an interesting mix of bands on this tour. I'm betting it will a good time.
Interview by Laurent Gilot
Photo : Omer Cordell
3 Inches Of Blood, Here Waits Thy Doom (Century Media)
August 2009
Forgé dans le metal le plus pur qui soit, "Here Waits Thy Doom" marque le retour des quatre guerriers de Vancouver sur le devant de la scène. Le chanteur, Cam Pipes, se confie à propos de ce quatrième opus qui redonne de belles couleurs à un genre désormais intemporel.
Comment votre précédent album "Fire Up The Blades" a-t-il été accueilli par la presse et vos fans ?
Cam Pipes : Comme chacun de nos albums, il y a toujours une comparaison inévitable avec nos précédentes réalisations. Une certaine partie de nos fans et de la presse ne va probablement pas plus aimer le nouveau mais chaque groupe doit composer avec cette donnée. Enfin, en ce qui concerne "Fired Up The Blades", l’accueil a été plutôt bon dans l’ensemble.
Peux-tu nos en dire plus sur le nouveau membre du groupe : le batteur Ash Pearson ? Comment l’avez-vous rencontré ?
Avec Ash, nous avons beaucoup d’amis en commun et nous avons donné des concerts avec certains des groupes dont il a fait partie avant de nous rejoindre. C’est un type jeune, 23 ans, mais son habilité est plus importante que son âge. C’est un meilleur batteur que ceux de son niveau qui sont beaucoup plus vieux. Il ne devrait que se bonifier avec l’âge.
Comment se sont déroulées les sessions d’enregistrement à Seattle avec le producteur Jack Endino (Soundgarden, High On Fire, Zeke) ?
Jack est quelqu’un avec qui il est très agréable de travailler. Le processus global était vraiment très fluide. Nous partageons pas mal de références musicales communes avec Jack et son approche de la production était assez rassurante et relaxante. Cela nous a permis de boucler cet enregistrement en un mois, ce qui représente moitié moins de temps par rapport à la conception de "Fire Up The Blades".
Est-ce que le fait d’enregistrer loin de Vancouver était une contrainte ?
Nous adorons Vancouver mais le fait de s’en éloigner n’est pas difficile, au contraire. De plus, nous sommes toujours très loin de notre ville lorsque nous partons en tournée. Cela fait partie de notre job, on va dire…
Pourquoi as-tu voulu prendre en charge toutes les parties vocales sur ce nouvel album ?
J’ai pris en charge toutes les parties vocales car Jamie (le précédente chanteur en second) a quitté le groupe. Sa gorge ne pouvait supporter la dureté que constitue le fait de chanter tous les jours en tournée. Il a donc abandonné. Justin Hagberg (guitare) a repris en live les parties chantées par Jamie et il va continuer à le faire. Celui-ci a également réalisé quelques choeurs sur le nouvel album.
Pourquoi avez-vous choisi une photo plutôt horrifique pour illustrer la pochette de ce nouvel album ? Est-ce que c’est quelque chose auquel vous attachez de l’importance afin de donner une certaine atmosphère à vos disques ?
En premier lieu, nous avons voulu choisir un titre qui nous plaise. Nous avons commencé par constituer des listes de titres potentiels puis, alors que je lisais un livre, je suis tombé sur la phrase "Here Waits Thy Doom" (ndlr : ici attend votre perte). J’ai trouvé que ça sonnait bien. C’est le premier titre sur lequel tout le monde est tombé d’accord. D’une manière générale, nous ne réfléchissons pas trop au fait de créer une atmosphère dans nos disques. Nous écrivons les chansons qui nous plaisent puis nous les enregistrons.
Peux-tu nous en dire plus sur certaines paroles comme celles de "Preacher's Daughter" ou "Call Of The Hammer" ?
"Preacher's Daughter" parle d’une fille aux mœurs légères qui va à l’encontre des valeurs de son père pour vivre une vie de plaisir et de pêché. En ce qui concerne "Call Of The Hammer", ce morceau parle de l’esprit du Dieu Thor qui se réveille d’un long sommeil et qui soulève des hordes de soldats qui partent combattre les religions idiotes et leurs Dieux.
Pourrait-on décrire 3 Inches Of Blood comme un groupe de nostalgique des années 80 et la New Wave Of British Heavy Metal ? Attachez-vous une importance particulière à ces racines ?
Quand le groupe a démarré, nous avons vraiment mis en avant nos influences "old school" sur la pochette du premier album. Le metal des années 80, et en particulier celui pratiqué par les Anglais, sera toujours présent dans notre musique. C’est vrai que c’est important pour nous de rendre hommage à ces racines mais, comme tout groupe actuel, nous essayons de développer notre propre son.
Comment appréhendez-vous le fait de vous retrouver sur une grande tournée américaine avec In Flames, Between The Buried et Me And The Faceless ? Est-ce que vous connaissez déjà ces groupes ?
C’est génial de se retrouver sur cette tournée. Nous sommes curieux de voir comme les fans d’In Flames vont accueillir notre musique et comment nos fans vont accueillir les morceaux du nouvel album. Je connais bien In Flames et j’écoute leur musique depuis plusieurs années. En revanche, je ne connais pas vraiment Between The Buried et Me And The Faceless, mais je pense que cette affiche va être intéressante. Je parie que l’on va passer un bon moment !
Propos recueillis par Laurent Gilot
Photo : Omer Cordell
3 Inches Of Blood, Here Waits Thy Doom (Century Media)
Sortie le 31 août 2009
Dire que le Hellfest c’est trois jours de musique serait oublié le
jeudi. Dès l’ouverture du camping, à 14h, les festivaliers ont envahi leur
terrain de jeu. Déguisements, cris, tentes deux-secondes et bières par
hectolitres ont rythmé la journée de pré-ouverture. Le Metalcorner n’a pas
désempli. À partir de 17h se sont enchaînés huit groupes prometteurs de la
scène metal régionale et nationale. Excellente mise en bouche. Le lever aux aurores n’en a été que plus difficile. Les premiers
festivaliers ont pris d’assaut la Cathédrale dès l’ouverture des portes, à 10h
pile. Du côté de la scène Temple, The Great Old Ones lance les hostilités avec
son black métal atmosphérique qui assombrit d’entrée et, de bon matin, l’esprit
et l’âme du public. Le doom death à capuche des Finlandais de Hooded Menace
plombe quant à lui l’ambiance de la scène Altar avec un set lourd et pesant
marqué par la détermination du groupe à faire vibrer les boyaux. Une heure plus
tard, Evoken écrase le sursaut d’espoir qui subsistait encore, grâce à la
noirceur funéraire de leur musique. Heureusement, en sortant du chapiteau, le
soleil redonne force et envie aux festivaliers présents. Sous la Valley, les deux gars de Black Cobra envoient leur sludge
crasseux comme s’ils étaient venus en nombre. Black Breath enchaîne et réveille
le public dès la première note de leur implacable set. Leur mélange de
thrashcore vif et puissant et de death metal déchaîne totalement le pit. Située un peu plus loin que l’an dernier, la Warzone n’en est pas moins
une scène qui se fait entendre. Dès 11h, les riffs lourds des coreux de Vera
Cruz font résonner les stands de bouffe, là où quelques festivaliers commencent
à traîner. Les Parisiens balancent tout, y compris les premiers circle pit et
braveheart du Hellfest 2013. Moment de bravoure de la Warzone, le concert de
Bane. Les Bostoniens, chargés à bloc, n’ont joué que des tubes. Malgré la pluie
qui se décide enfin à tomber et son manque d’habitude des grandes scènes, le
chanteur Aaron Bedard grimpe sur les barrières pour permettre les sing-a-long
que tout le monde attendait. Pendant ce temps, sur la mainstage, Black Spiders met le volume sur 11,
le sourire aux lèvres, et fout le feu au public qui se réveille doucement.
Vektor emboîte le pas. Les Américains risquent de se souvenir de leur toute
première date en Europe. En fin d’après-midi, Pallbearer, le nouvel
espoir de la scène doom US, confirme son emprise sur le genre et sa volonté de
grimper les échelons, avec des morceaux puissants et lourds sentant bon l’influence
du vieux Sabbath. On entendra reparler d’eux très rapidement, cela ne fait
aucun doute ! Sur Twitter, le chanteur de Six Feet Under a prévenu dans
l’après-midi. Les Américains étaient là pour « tuer tout le monde jusqu’au
dernier ». On vous laisse imaginer le résultat. Sitôt les têtes d’affiche sorties, le public se fait plus dense autour
des deux mainstages. Après un passage remarqué en 2009, Europe met tout le
monde d’accord. Les Suédois ne sont plus les types d’un seul tube : leur
hard rock a gagné en sagesse. Mais on ne va pas se mentir, tout le monde
attendait The Final Countdown pour lancer la soirée 80’s. Les Twisted Sisters
tombent à point nommé. Dee Snider, crinière au vent sous un soleil de plomb
enfin revenu, électrise la mainstage. La première prestation de Whitesnake au
Hellfest donne un sérieux goût de « reviens-y ». Plus tout jeune, le
groupe a toujours la vivacité de ses débuts. Suit Kreator. Toujours aussi
énergiques après 30 ans de carrière, et sans jamais avoir changé de cap, les
thrasheux font une fois de plus une démonstration de force. L’Allemagne,
l’autre pays du metal ! Ce que prouvent Helloween et Avantasia, qui se
succèdent pour continuer une journée chargée de riffs acérés sur la deuxième
mainstage. La venue de Def Leppard avait de quoi être attendue. Absent de France
depuis plus de vingt ans, le groupe anglais a donné un spectacle à la hauteur
des attentes. Deux heures de show, devant un public qui s’étend à perte de vue.
Du tube, du tube et du tube, le meilleur moyen de clôturer la journée sur les
mainstages clairement axées sur le meilleur des années 1980. Heureusement, les autres scènes ne sont pas en reste. Sur le désert de
la Valley, Neurosis (qui avait joué devant un tas de boue en 2007) a fait
planer les derniers encore debouts. Les fans d’ambiant sont servis. Les plus
énervés, eux, sont du côté de la Warzone. Après un show abrasif d’Anti-Flag, si
rare en France, et qui s’est soldé par un batteur et sa batterie en plein
milieu de la fosse, les légendes new-yorkaises de Sick Of It All ont rhabillé
les autres groupes pour l’hiver. Set carré, gros son, et mosh pit chaloupé sur
un sol mou. On en redemanderait, même aussi tard ! Alors
que les portes du site se ferment doucement, ceux qui en redemandent
sont bien servis par Spideric qui embrase le Metal Corner et fait sonner
jusqu'aux aurores des plus grands tubes de black et death metal ! Première journée terminée, ça tombe bien il en reste deux encore à savourer !
Le label de Lee Dorian (Cathedral), Rise Above Records, sort le premier album des britons de Witchsorrow qui devrait plaire à tous les amateurs de Saint Vitus, Trouble, Reverend Bizarre ou Candlemass. Avec ses longues pièces qui durent entre 9 et 12 minutes, on peut dire que le combo prend son temps pour développer des ambiances bien lourdes et torturées, du vrai « miserable metal » comme le décrit son leader Nick aka Necroskull (guitare et chant). Enregistré aux Foel studios et produit par Chris Fielding (Electric Wizard, Moss, Primordial, Napalm Death), cet album de doom metal renoue avec l’état d’esprit des groupes post 70’s. Parfois, Witchsorrow s’énerve et la machine s’emballe (« The Trial Of Elizabth Clarke »), mais à un rythme relativement raisonnable tout de même car nous sommes en terres doom. Le morceau le plus speed, « Gomorrah », est digne du « Paranoid » de Black Sabbath avant qu’un break d’une lourdeur inouïe vienne tempérer ses ardeurs. Puis, si vous voulez avoir la sensation de vous déplacer à dos de mammouth, il vous faudra jeter une oreille à « Thou Art Cursed ». Plombant. Les sorcières peuvent parfois avoir du vague à l’âme et c’est cet état que les musiciens anglais arrivent bien à retranscrire ici.
Laurent Gilot
Witchsorrow, Witchsorrow (Rise Above Records)
Sortie le 12 avril 2010
Les brésiliens ont décidé de ne pas attendre l’été pour passer au lance flamme de leur nouvel album les bourgeons naissants du printemps. C’est le 25 mai que le septième opus de la bande de Max, « Omen », arrive dans les bacs (virtuels ou non). A la vue du tracklisting de l’édition CD/DVD qui donne accès à un inédit en mp3,« Kingdom », (voir ci-dessous), on se dit que cet opus devrait largement rassasier les amateurs de Soulfly. Sur celui-ci, on retrouvera également une vidéo d’un morceau issue du précédent opus « Unleash ». Vous pouvez d'ores et déjà télécharger le titre « Rise Of The Fallen » (featuring Greg Puciato de The Dillinger Escape Plan) sur la plateforme du label Roadrunner Records (voir lien plus bas). « Omen » a été enregistré aux studios Edge Of The Earth à Hollywood (Californie) avec l’aide du producteur Logan Mader (Machine Head, Divine Heresy, Cavalera Conspiracy, Gojira, Devildriver). Sur ce disque, on retrouve le leader de Prong : Tommy Victor. Au sujet des collaborations, Max Cavalera précise : « Je partage les parties vocales avec Tommy sur la chanson « Lethal Injection ». Sinon, nous avons également enregistré deux faces B où l’on peut entendre chacun de mes deux fils jouer de la batterie. Igor Cavalera joue sur la reprise d’Excel « Your Life, My Life » et Zyon Cavalera cogne les fûts sur la cover de Sepultura « Refuse/Resist ». » Dans une interview récente pour le site Metal Assault, le guitariste du groupe, Marc Rizzo, parle d’"Omen" en ces termes : « Il y a vraiment une atmosphère hardcore et punk sur cet album. Les morceaux sont courts ce qui rend ce disque si particulier. Je pense que nos fans vont adorer ! » Une vidéo du premier single, « Rise Of The Fallen », a été tournée le 17 mars dernier lors d’un concert du groupe au Chance Theater de Poughkeepsie (petite ville de l’état de New York) par le chevronné réalisateur Dale « Rage » Resteghini (550 clips à son actif !). Ce septième album est un véritable monstre métallique, furieux et sauvage qui rend, en quelque sorte, hommage aux précédents faits d’armes de Max, que ce soit au sein de Sepultura, Soulfly ou Cavalera Conspiracy. Get ready for the assault !
Markus Schenker
Photo : DR
Téléchargez le titre « Bloodbath And Beyond »
www.roadrunnerrecords.co.uk/soulfly/mp3/mp3.html
Soulfly, Omen (Roadrunner Records)
Sortie le 25 mai 2010
Depuis la disparition d'une des formations emblématiques du genre, Devil's Blood, on pourrait être en droit d'espérer un successeur qui mériterait, plus ou moins, de reprendre la place laissée vacante par le groupe néerlandais. Mais, soyons objectifs, même si Demon Lung se rapproche de l'univers de Devil's Blood, de par l'utilisation de vocaux féminins (la chanteuse Shanda Fredrick), le quintette américain pratique un doom qui est plutôt dans le droit fil de ses voisins de Witch Mountain ou Arkham Witch. Sur "A Dracula", la chaleur de Las Vegas (la ville d'origine du combo) semble provoquer de drôles d'engourdissement dans les doigts des deux guitaristes, Phil Burns et Brent Lynch, ce qui n'exclue pas l'existence de bons sursauts bien rythmés ("Gypsy Curse"). Si la cadence du doom reste son domaine d'exepertise, la formation aime casser la dynamique pachydermique pour introduire des variations dosées avec parcimonie : les arpèges de "Rursumque Alucarda", les guitares doublées et le martèlement lugubre du break de "Deny The Savior", les passages parfois planants ("Mark Of Jubilee", "I'm Haunted"...). Assurément un très bon cru dans le genre.
Dead Zone
Demon Lung, A Dracula (Candlelight Records)
Sortie le 30 juin 2015
Here's the details track by track about the new album of Chimaira : "The Infection". Let's hear what the band has to say about it.
01. The Venom Inside
This was the third song written for The Infection, and we knew right away that it was going to be the albums' lead off track. The Venom Inside's sludgy sounding body is surrounded by an epic intro and outro. As an early indicator of what's to come over the next nine tracks, you might get the feeling that you're in for something special.
02. Frozen in Time
With a dynamic range of ups and downs, Frozen in Time takes you through a whirlwind of riffage. From the tracks' explosive intro, to its ferocious bridge, you're left constantly guessing at what's to come. But by the end, it all makes sense.-A true monster in my opinion.
03. Coming Alive
With its slithering intro and verse riffs, menacingly heavy vocals, and destructive drums beats, Coming Alive is exactly what it proclaims...A band coming to life in every aspect. The lyrics may perhaps foreshadow some what of a different meaning, but we'll leave that up to the listener to decide.
04. Secrets of the Dead
A song that went through many structural changes throughout the writing process, Secrets of the Dead turned out to be a band favorite. Chris Spicuzza shines on this track as he conducts a circuit board symphony from behind his station. Catchy, heavy, intelligent, and packed with groove, this one has "crowd pleaser" written all over it.
05. The Disappearing Sun
Arguably the albums heaviest and darkest track, and our first ever tune written in drop B, The Disappearing Sun hits you like a ton of bricks. Andols puts on a clinic with his crafty double bass work, creatively placing his notes in unconventional spots. This song defines "riff-tastic", and will have you humming its melody's all day long.
06. Impending Doom
A trippy, eclectic track that ended up becoming much more than we had ever expected. The core of this song was created very early in the writing process, and it took months to bring it to its culmination. Impending Doom is the perfect mid-album breather that sucks you way down into the depths of depression.
07. On Broken Glass
Like a bull in a china shop, On Broken Glass rips you through a thrilling onslaught. This fret board frenzy is a juggernaut that takes you to hell and back. Good luck figuring out the picking on this one kiddies!
08. Destroy and Dominate
This drob B beauty was written late in the writting process. Its extrememly heavy, so we recommend lifting with the knees, and not with the back! Look out for Destroy and Dominate to be The Infection's video premier sometime soon.
09. Try To Survive
Try to Survive was the first song written for The Infection back in June 2009. It set the mood for what was to come. When Mark and I sat down to begin writing the album, the first notes plucked became the intro riff for this song, and we knew we were on to something.
10. The Heart of it All
I had written the clean intro bit a few months before we started writing for the Infection, but was unsure how it would fit into the Chimaira realm. After Mark=2 0and I had compiled a batch of heavy-ass riffs deamed "instrumental worthy", we put the two sets of ideas together, and it kicked ass. We hadn’t written an instrumental in a few years, so knowing that we were going to do one, and that we had months to write it, really helped shape this one into an epic track.
Text : Markus Schenker
Source : Nuclear Blast
Photo : DR
Chimaira, "The Infection" (Nuclear Blast)
April 2009
Les franciliens de Age de Fer sont de retour avec un nouveau single qui aurait été enregistré dans les catacombes de la ville de Paris à l'aide d'un home studio mobile. Avec "Bloody Sabbath", pas de doute possible, on sent bien l'influence du Sabbath, Candlemass et des réminiscences de Metallica pour un titre de doom épique qui contient des samples de voix tirés de l'hallucinant film de série Z "Werewolf on Wheels" de 1971.
The Oath est la réunion entre la guitariste suédoise Linnea Olsson et la chanteuse allemande Johanna Sadonis. Le duo féminin s'apprête à sortir son premier effort sur le label Rise Above Records en mars 2014. Au moment où les deux femmes ont décidé d'unir leurs forces, Linnea avait besoin de nouveaux horizons : "J'étais fatigué par la scène metal de Stockholm (ndlr : elle est passée par 5 formations du genre), je voulais expérimenter de nouvelles choses et sortir d'un certain confort musical. J'ai donc décidé d'aller à Berlin, une ville où je n'avais pas d'amis. Je voulais expérimenter les choses par moi-même avec tout ce que cela pouvait avoir de magique, que ce soit l'énergie créatrice de la ville, son sens de la liberté et sa fameuse vie nocturne notoirement sombre et débauchée. Je jouais de la guitare à la maison et des idées de riffs ont commencé à s'accumuler. Au cours de l'été, je me suis dit que ça serait le bon moment pour démarrer un nouveau groupe. L'un de mes meilleurs amis m'a mis en contact avec Johanna. Cette dernière cherchait un guitariste pour un groupe qu'elle voulait appeler The Oath. La connexion s'est faite immédiatement." Entre heavy rock, punk primaire et doom, la musique de The Oath prend forme à travers 9 chansons qui viennent alimenter la première sortie du duo. A leur écoute, les noms de Black Sabbath, Trouble, Angel Witch, The Stooges, Poison Idea ou Mercyful Fate et Danzig viennent à l'esprit. The Oath, c'est du rock lourd et primaire chanté par des voix d'anges. Enregistré en 10 jours par Konie Ehrencrona aux studios Cobra (Stockholm), "Self-titled" a été élaboré en compagnie de Simon Bouteloup (le bassiste de Kadavar) et Andrew Prestidge (batteur d'Angel Witch/Winters). "Il n'y a pas de plan préétabli. Nous voulions que cet album soit primitif, minimaliste du fait que le son est relativement brut et que nous avons très peu fait de retouche sur les enregistrements originaux. La plupart des choses que tu peux entendre sur ce disque sont des prises live." Refusant une certaine forme de modernité, "Self-titled" fouille les entrailles du rock occulte des seventies pour en extraire sa quintessence, sa substantifique moelle. "Ce disque est vraiment à notre image", poursuit Linnea. "Tout ce qui touche à ce groupe vient de Johanna et de moi. Musicalement, mes riffs représentent la saleté et sa voix, les diamants. On pourrait dire que je suis un loup-garou et que Johanna est un vampire. Libre à vous, ensuite, de l'interpréter comme vous voulez !"
Chez Ghost, on aime bien jouer à se faire peur. Probablement fortement bercé par les films de la Hammer et Black Sabbath, le groupe fantôme délivre un heavy rock/doom qui s’adresse principalement aux fans de Mercyful Fate, Angel Witch, The Sword ou The Devil’s Blood. Sur ce premier album, « Opus Eponymous », Ghost chante de drôles de litanies, parle d’envoûtement, de Lucifer, de sacrifices, de rituels, etc… le tout habillé par de belles mélodies pop chantées d’une voix claire. On est parfois à la lisière des harmonies vocales des sixties comme sur les élégiaques « Elizabeth » ou « Stand By Him ». Avec « Death Knell », on se croirait même revenu aux basiques du doom tels que la bande à Ozzy les a mis en place dans les années 70. Enfin, « Genesis » dévoile un instrumental à la limite du prog-rock en bien moins pompeux. Ghost pioche donc des éléments dans quelques époques musicales glorieuses pour en tirer le meilleur. Un album frais et presque « naïf » face à la déferlante du metal brutal. Divertissant et très bien troussé.
Laurent Gilot
Ghost « Opus Eponymous » (Rise Above Records)
Sortie le 18 octobre 2010
Un tocsin lugubre s'invite à l'entrée de ce onzième album des anglais pionniers du doom, en activité depuis le début des années 90. Est-ce pour un mariage ou un enterrement ? Etant donné le nom choisit par le groupe, il semble que ce soit un peu des deux. Pour ceux d'entre vous qui n'ont pas encore eu connaissance de la musique du combo, on a souvent l'impression d'être face à un Metallica complètement anesthésié, comme si Kirk, Lars, James et Robert avaient pris du spécial K en quantité conséquente. Outre cette première impression, la voix d'Aaron Stainthorp rappelle, à de nombreuses reprises, le fantôme de Ian Curtis (Joy Divison) à travers ces chansons qui se nourrissent de la déchéance humaine, et des causes pouvant l'entraîner (la religion,l'amour, la passion, la perte). Dommage qu'à la fin, cette ambiance poisseuse et noire ne décolle pas vraiment afin que les choses puissent se décanter. Sur "A Map Of All Our Failures", mis à part quelques courts passages black un peu énervés, on ne sort guère de l'ornière doom-rock dark/gothique, ce qui, à la longue peut se révéler un peu crispant pour nos nerfs, surtout quand les rythmes restent plombés. Il faut préciser que le groupe s'inscrit dans la continuité de son précédent effort, "For Lies I Sire" (2009). Le guitariste, Andrew Craighan (le seul membre originel avec le chanteur Aaron Stainthorp) décrit ce disque comme "une démolition contrôlée de toutes nos espérances".À déconseiller aux personnes suicidaires ou déprimées.
Dead Zone My Dying Bride, A Map Of All Our Failures (Peaceville Records) Sortie le 15 octobre 2012
Quand le guitariste de Paradise Lost, Gregor Mackintosh, décide de donner de la voix tout souhaitant rendre hommage à son père décédé, il nous offre Vallenfyre et un premier album, « A Fragile King », en guise de requiem métallique. Ce projet parallèle lui permet de se souvenir de ses premiers émois musicaux provoqués par son grand frère en 1981. A l’époque, il se passionne pour la scène punk hardcore anglaise : Disharge, English Dogs, Conflict, etc… Puis, il découvre Motörhead et Black Sabbath. Plus tard, en 84/85, Gregor plonge dans les limbes du metal extrême avec des groupes comme Hellhammer, Autopsy, Napalm Death, Morbid Angel, Repulsion, Bolt Thrower… C’est à cette période qu’il fonde Paradise Lost avec l’envie de mélanger des influences doom, comme Candlemass, Trouble ou St Vitus. C’est donc un melting-pot de toutes ces directions musicales que l’on peut entendre dès les premières notes de « All Will Suffer ». Le son des guitares est gras et la voix de Gregor gutturale. On n’est pas là pour rigoler et l’humeur est à la gravité. Il faut dire que le projet est une sorte d’exutoire qui a permis au guitariste-chanteur de surmonter ce grand chagrin que représente la perte d’un père. Puis, il a embarqué dans son vaisseau fantôme quelques amis fidèles comme le batteur de Paradise Lost, Adrian Erlandsson (At The Gates), Hamish Glencross (My Dying Bride) à la guitare, Mully (guitare) et Scoot (Doom, Extinction Of Mankind) à la basse. Entre les passages grindcore intenses de « Ravenous Whore » ou les rythmiques lourdes et suffocantes de « Seeds », Vallenfyre bâtit une belle cathédrale sonique et propose des textes qui donnent à réfléchir, que ce soit sur la disparition d’un être cher, la société, la religion, la politique ou les rapports humains.
Dead Zone
Vallenfyre, A Fragile King (Century Media/EMI)
Sortie le 31 octobre 2011
Un an après la sortie du 12ème opus de la formation scandinave, "The Door to Doom" (Napalm Records), celle-ci revient faire parler d'elle avec un 6 titres qui porte le nom de "The Pendulum". Au programme de cette sortie en pleine épidémie de Covid-19 en Europe, un (vrai) nouveau titre qui donne son nom au EP, qui s'inscrit dans une veine proche du Black Sabbath avec Dio (genre "Neon Knights"), plus 5 titres issus des sessions du précédent effort. Parmi ces derniers, seuls "Snake Of Goliath" et "Porcelain Skull" sont des morceaux à part entière, les autres étant des interludes. A propos de la vidéo tournée pour "Porcelain Skull", le leader de la formation suédoise, Leif Edling (basse), précise : "Je pense que celle-ci met vraiment en images les paroles schizophrènes du morceau. Il s’agit de la bataille éternelle contre notre part d'ombre. Avec mon autre groupe Avatarium, nous avons enregistré une belle version de ce titre sur notre dernier album, "The Fire I Long For", mais celle de Candlemass est plus menaçante, plus dure, elle vous prend à la gorge !" En tout cas, de quoi nous faire un peu patienter jusqu'au prochain album...
Dead Zone.
Candlemass "The Pendulum"
(Napalm Records)
Sortie le 27 mars 2020
Formé en 1982 à Raleigh, Caroline du Nord (USA), Corrosion Of Conformity doit une partie de sa popularité à son artwork : une tête de mort dans laquelle le logo du nucléaire se greffe, le tout hérissé de piques. On se souvient avoir découvert cette réalisation graphique sur un t-shirt qu’arborait Jeff Hanneman lors des premiers concerts de Slayer. On s’était alors procuré très rapidement le premier brûlot du combo, « Eye For An Eye » (sorti en 1984), qui comptait 20 titres hyper courts qui ne dépassaient pas les 3 minutes. Pur produit de la scène crossover des 80’s, Corrosion Of Conformity a élargi son spectre musical dans les années 90. On n’avait plus de nouvelle discographique de C.O.C. depuis 2005 et l’album « In The Arms Of God » et voilà que le groupe est désormais revenu à la formule trio avec Mike Dean (basse, vocaux), Reed Mullin (batterie, vocaux) et Woody Weatherman (guitare), comme sur l’album « Animosity » en 1985. Produit par John Custer, cet album éponyme a été enregistré dans le studio 606 de Dave Grohl (Foo Fighters, Them Crooked Vultures) qui est une sorte de réplique à l’identique du studio Sound City où a été enregistré le légendaire « Nevermind » de Nirvana. Que ceux qui pensent que ce type de groupe ferait mieux de raccrocher et partir tranquillement à la retraite se ravisent. Corrosion Of Conformity brûle peut-être ses dernières cartouches mais il le fait avec un panache presque intact malgré les années passées. Le trio n’est nullement nostalgique et propose des explorations sonores plutôt convaincantes (à cheval entre agressivité et mysticisme) comme sur la bande du western psychédélique « El Lamento De Las Cabras », ou les très énergiques « Your Tomorrow » et « The Moneychangers ». La tête du fameux logo n’a pas perdu ses piques mais des flammes stylisées semblent sortir d’un cerveau assurément toujours en ébullition !
Laurent Gilot
Corrosion Of Conformity (Candlelight Records/Season Of Mist)
Sortie le 27 février 2012
Corrosion Of Conformity, Your Tomorrow - The Doom, video live