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23.2.24

High On Fire, Burning Down (Official Music Video)

En 2012, avec l'album "De Vermis Mysteriis" (Century Media), le trio californien dévoilait son amour pour les vers découvert à travers les oeuvres de Robert Bloch ou H.P. Lovecraft. Deux plus tôt, "Snakes Of The Divine" affichait un artwork avec la figure mythologique de Lilith attaquée par des serpents. Vous l'aurez compris  High on Fire aime la "vermine" sous toutes ses formes, et leur nouvelle vidéo du single "Burning Down" n'échappe pas à se penchant avéré. Située au moyen-âge, "Burning Down" montre des gueux qui bouffent des rats remplis de vers pour ensuite fondre comme des bougies en libérant des liquides écoeurants. Peter Jackson n'est pas loin. Après 6 ans de silence radio, la formation d'Oakland revient donc aux affaires avec l'album "Cometh the Storm" (Napalm Records) qui apporte son lot de riffs lourds, d'ambiances torturées et de vocaux bien rugueux. Vous êtres prévenus...

Dead Zone

High on Fire, "Cometh the Storm" (Napalm Records)
Sortie le 19 avril 2024

Tracklisting :

1. Lambsbread
2. Burning Down
3. Trismegistus
4. Cometh the Storm
5. Karanlık Yol (instrumental)
6. Sol’s Golden Curse
7. The Beating
8. Tough Guy
9. Lighting Beard
10. Hunting Shadows
11. Darker Fleece


High On Fire, Burning Down (Official Music Video)


26.5.14

Bloody Hammers, Under Satan's Sun (Napalm)

Comme le chantait Éric il y a des années lumière : "L'été sera chaud ! L'été sera chaud ! Dans les t-shirts, dans les maillots". Certes, l'été sera chaud et surtout en enfer, serions-nous tentés de rajouter à l'écoute de ce troisième opus de la formation de Caroline du nord (USA), en activité depuis 2012 sous la houlette de son leader : le bassiste et chanteur Anders Manga. Dans la grande tradition du heavy rock satanique des seventies à aujourd'hui, le quatuor mixte cherche l'efficacité à travers des riffs mid-tempo ("Spearfinger" et son refrain fédérateur) et une guitare tantôt cajoleuse, tantôt pesante en diable ("Death Does Us Part"). L'ombre du Sabbath avec Dio plane sur certains titres ("The Moon-Eyed People") et quelques extraits de films de la Hammer viennent renforcer l'ambiance baroque ("Second Coming"), quand ce ne sont pas les compositions, en elles-même, qui le sont, baroque ("Welcome To The Horror Show"). Un album qui se laisse écouter comme on regarderait une bonne série B horrifique.

Markus Schenker

Bloody Hammers, Under Satan's Sun (Napalm Records)
Sortie le 02 juin 2014

www.bloodyhammers.com

Bloddy Hammers, Death Does Us Part, official video

6.2.14

The Vintage Caravan, Voyage (Nuclear Blast)

Abreuvés aux disques des sixties/seventies de leurs parents, les trois jeunes finlandais tentent de ressusciter l'état d'esprit musical de ces années prolifiques qui ont vu naître nombre d'albums phares dans le genre (Led Zeppelin, Deep Purple, Black Sabbath, Free...). Il faut dire que le trio y met toute la fougue et l'urgence nécessaire pour rendre l'entreprise un brin convaincante. Au petit jeu des titres à écouter en priorité, on braquera volontiers notre projecteur sur "Craving", "M.A.R.S.W.A.T.T." ou "Midnight Meditation". Comme sa (nouvelle) pochette le laisse supposer, "Voyage" est un véritable trip acid et psychédélique et il suffit de voir la mise en images du single "Expand Your Mind" pour en être vraiment persuadé. Ce premier chapitre, qui ressort aujourd'hui avec une meilleure "exposition", est un beau coup d'oeil dans le rétroviseur avec pour ambition de convaincre et de convertir un public jeune ou vieux, peu importe tant qu'on a l'ivresse. 

Markus Schenker

The Vintage Caravan, Voyage (Nuclear Blast-Pias)
Sortie le 10 janvier 2014
www.facebook.com/vintagecaravan

The Vintage Caravan, Know Your Place, Go Home, Live in Island 2013

26.11.13

The Vintage Caravan, Voyage dans tout l'univers

On savait déjà que les islandais étaient adeptes des trolls et de mythologie nordique. Il faut également connaître leur penchant pour les "Acid tests" et autres champignons hallucinogènes. Le pire, c'est qu'ils semblent transmettre ce goût immodéré pour les paradis artificiels à leur progéniture (via des biberons sévèrement chargés en substances illicites ?). En tout cas, à Reykjavik, trois garçons d'une vingtaine d'année ont décidé de se plonger dans ces états seconds à travers une musique haute en couleurs qui s'inspirent de Deep Purple, King Crimson, Black Sabbath, Jimi Hendrix et Led Zeppelin. The Vintage Caravant est né en 2006 autour de Óskar de Logi (guitare, chant), Guðjón Reynisson (batterie) et Alex Örn (basse). Avec leur allure de "boys band hippie" tout droit venu des seventies, le trio islandais sort son premier opus, le bien nommé "Voyage" (Nuclear Blast), début 2014. Voilà le tracklisting : 
01. Craving 
02. Let Me Be 
03. Do You Remember 
04. Expand Your Mind 
05. M.A.R.S.W.A.T.T. 
06. Cocaine Sally 
07. Winterland 
08. Midnight Meditation 
09. The King’s VoyageT 
Titre Bonus : 
10. Psychedelic Mushroom Man 
En guise d'apéritif, le single, "Expand Your Mind", est illustré par une vidéo qui met en scène nos trois musiciens à travers différentes expériences hallucinogènes (poil de lapin trippant, hamburger au LSD, hamster shaman). En 2014, The Vintage Caravan partira en tournée avec Audrey Horne, Grand Magus et Zodiac, pour un passage à Paris (Divan du monde) programmé le 18 mars 2014.

 Markus Schenker 

The Vintage Caravan, Voyage (Nuclear Blast-Pias)
Sortie le 13 janvier 2014

The Vintage Caravan, Expand Your Mind, officiel video

17.10.13

Orchid, The Zodiac Sessions (Nuclear Blast)

Chez Nuclear Blast, on ne prend pas tous les jours des douches de metal en fusion. On fricote régulièrement avec les courants qui marquent durablement le genre. Cela fait plusieurs années que le stoner et le doom ont droit à quelques tribunes ouvertes sur la maison de disques à la longévité exceptionnelle. On vous a déjà parlé à deux reprises du combo de San Francisco qui manient, avec une certaine dextérité, le hard rock préhistorique et le blues psychédélique. 6 mois après la réalisation de leur second album (le premier pour Nuclear Blast), cette nouvelle sortie est motivée par une tournée européenne en compagnie de Blue Pills (dont le premier EP prometteur, "Devil Man" sort sur le même label). Nuclear Blast a donc raclé les fonds de tiroirs (ni voyait rien de péjoratif) en compilant les premiers Lp et Ep d'Orchid, sortis sur le label indépendant Church Within Records. On a droit donc à 13 titres dont le "Black Funeral" ou  "He Who Walks Alone" (seul titre rescapé du Ep "Heretic" sorti en 2012 sur le même label) constituent, indiscutablement, les points d'orgue. Puis, il y a ce "Albatross", à la quiétude un brin dérangée, qui s'avère être un cousin contemporain du lointain "Planet Caravan" de Black Sab, tout comme "Into The Sun" marqué par l'empreinte d'Ozzy & Co. "The Zodiac Sessions" offre donc un nouvel éclairage sur les morceaux les plus "obscurs" d'Orchid. Tous ne sont pas indispensables mais certains constituent une bonne entrée en matière, et puis l'artwork est so vintage !

Markus Schenker

En concert au Glazart (Paris), le lundi 4 novembre 2013

Orchid, The Zodiac Sessions (Nuclear Blast-Pias)
Sortie le 15 novembre 2013

www.orchidsf.com/

Orchid, Capricorn, official video

28.5.13

Huata, Slip Ep (Musicfearsatan)

Huata, c'est quoi ? Ce sont des musiciens bretons pour qui le doom est un art que l'on cultive à l'ombre des caves humides, dans de vieux cloîtres abandonnés, loin de toute civilisation afin d'en conserver l'aspect brut, le côté revêche et rétif à toute sophistication outrancière. On a commencé à suivre Huata lors de la sortie de son album auto produit, on retrouve ici la formation sur un split Ep deux titres, long et ténébreux. À l'écoute, on se dit que la musique de cet astre noir ne souhaite vraiment pas briller tant elle s'avère tortueuse et obscure. Le chant est sous-mixé pour ne plus devenir qu'un son parmi d'autres au sein de ce magma sonore où la basse se fait tantôt aquatique, tantôt vrombissante, menaçante et où l'orgue diffuse ses notes funèbres. Il y a un côté progressif, post rock, dans ces deux titres qui s'étirent, comme d'habitude, sur des longueurs déraisonnables (20mn54 pour "The Retaliator (Part I), Hercolubus (Part II)"). C'est une quête quasi-mystique à laquelle nous convie Huata, comme si les musiciens endossaient les habits d'un vieux chaman pour se connecter au monde de la nuit et aux galaxies en perdition. Bon voyage ! 

Markus Schenker

Huata, Slip Ep with Bitcho (Musicfearsatan)
Sortie le 22 mars 2013

huata-coven.blogspot.fr/

Huata Vs Bitcho, teaser video

22.5.13

Uncle Acid And The Dead Beats, Mind Control (Rise Above)

Est-ce que la formation anglaise originaire de Cambridge, doomesque en diable, cherche à contrôler nos esprits engourdis par le bombardement d'informations orchestré par la télévision et Internet ? Nous n'avons bien entendu pas la réponse mais ce que l'on peut vous dire que cet oncle sous acides produit un doom/stoner d'une grande qualité et relativement original. C'est un peu comme si les quatre de Birmingham (Black Sabbath) avaient décidé de donner rendez-vous aux quatre de Liverpool (Beatles) dans un pub proche du patelin d'Electric Wizzard. Cette mixture apparaît au grand jour sur des titres comme "Deat Valley Blues" ou "Follow The Leader", par exemple. Ici, point de rythmes qui poussent vers la grande faucheuse mais plutôt des ambiances où le chant à deux voix est privilégié, bâtissant ainsi des odes à la pop psychédélique et au heavy blues ("Devil's Work"). Assurément de quoi passer un bon moment sur un album qui s'élève vraiment au-dessus de la mêlé.

Dead Zone

Uncle Acid And The Dead Beats, Mind Control (Rise Above Records)
Sortie le 15 avril 2013

Uncle Acid, Poison Apple, audio video

26.4.13

Kadavar, Abra Kadavar (Nuclear Blast)

À la vue du visuel de ce second effort des berlinois, on comprend que nous avons affaire à de véritables bûcherons du heavy rock, à des adeptes du riff néolithique, à des fans d'enregistrements analogiques, des amateurs de bonnes vieilles ambiances rétro à la Black Sabbath. Kadavar va droit au but : une guitare à gauche, une basse à droite, une batterie et le chant au milieu. Les morceaux sont tout aussi concis que la configuration de la formation. On n'est pas là pour enfiler des perles ou tricoter des chandails. Nos trois barbus rendent ainsi hommage à leur ancêtre du Sab et propose, au final, un second album assez convenu contrairement à d'autres formations, comme Witchcraft ou Orchid, qui essayent d'aller un peu plus loin que leur modèle de base.

Markus Schenker

Kadavar, Abra Kadavar (Nuclear Blast-Pias)
Sortie le 12 avril 2013

Kadavar, Doomsday Machine, officiel video

19.4.13

Orchid, The Mouths Of Madness, messe pourpre

Cela fait plusieurs années que les prétendants à la succession de Black Sabbath se bousculent au portillon (de l’enfer). Avec son second album, Orchid s’avère être un sérieux prétendant au trône encore jalousement conservé par Ozzy et sa bande. Le guitariste, Mark Thomas Baker, a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions en direct de son fief de San Francisco et à la veille d’une tournée européenne en compagnie de Witchcraft. 

Peux-tu nous donner un aperçu du parcours d’Orchid, depuis l’enregistrement de votre premier effort, « Capricorn », jusqu’à la signature avec le label Nuclear Blast ?
Mark Thomas Baker : Nous avons commencé à écrire nos premiers titres à la fin de l’année 2006, puis, un an plus tard, nous nous sommes retrouvés avec le même line up que celui que nous avons actuellement. En 2008, nous avons enregistré quelques démos puis nous avons signé un petit deal avec le label Church Within Records et, fin 2009, nous avons sorti le EP « Through The Devil’s Doorway ». Au début de l’année 2011, nous avons enregistré notre premier album, « Capricorn ». Depuis, nous avons tourné en Europe, sur quelques dates, et nous avons joué dans une poignée de bons festivals. Au cours de l’été 2012, nous avons signé un contrat avec Nuclear Blast Records. En septembre, nous avons sorti le EP « Heretic » et, en février, nous avons réalisé un nouvel EP, « Wizard Of War », le premier single extrait de notre nouvel album « The Mouths Of Madness ».

Est-ce que San Francisco est l’endroit idéal pour la musique que vous faites ? 
Tout à fait. C’est une ville qui a une vraie histoire musicale. Que ce soit aussi bien du côté de la scène psychédélique de la fin des années 60 que de la scène thrash metal des années 80. Chacune d’entre elle a joué un rôle dans notre son. Ce sont des musiques qui font parties de nos vies et de nos centres d’intérêts. San Francisco est une ville unique à l’atmosphère très cool.

Peux-tu nous décrire quel a été le processus d’écriture et d’enregistrement pour « The Mouths Of Madness » ?
La plupart des chansons sont écrites par Theo Mindell (chant) puis, chaque membre rajoute ses propres idées et nous les mettons en forme collectivement. Les autres morceaux sont élaborés à partir d’un embryon d’idée ou d’un riff qui aboutissent à une chanson complète au fur et à mesure que nous la jouons tous ensemble. En ce qui concerne l’enregistrement proprement dit, nous procédons de la même manière que la plupart des groupes. Nous interprétons les morceaux en live, dans la même pièce, puis, nous rajoutons quelques overdubs après coup.

Est-ce que vous préférez être comparés à la formation screamo du Massachusetts, Orchid (aujourd’hui disparue), ou à un groupe comme Year Of The Goat ?
L’un de ses groupes n’est pas le même que l’autre. C’est une question assez étrange. Je pencherais plutôt pour Year Of The Goat mais nous n’avons pas le même son qu’eux. Je ne suis pas très familier avec le courant screamo donc, je dirais que j’aime la musique folk Nord-Coréenne des années 30, même si elle ne joue pas un grand rôle dans ma vie (rires). Quoi qu’il en soit, je connais Year Of The Goat et j’ai déjà écouté leurs disques. Je crois que nous avons joué avec eux au Roadburn festival. Ce sont probablement des mecs cool. C’est tout ce que je peux en dire…

Quelle va être la prochaine étape pour Orchid ?
Nous allons partir en tournée à travers l’Europe, durant 4 semaines, avec Witchcraft. Notre nouveau disque sort en Europe, au moment où la tournée commence, puis nous serons de retour chez nous en mai. Nous aviserons ensuite de la prochaine étape et nous étudierons les différentes opportunités qui se présenteront. 

Propos recueillis par Laurent Gilot
Photo : DR

En concert avec Witchcraft le 04/05 au Trabendo (Paris) et le 12/05 à Toulouse (Le Sain des Sains)

Orchid, The Mouths Of Madeness (Nuclear Blast – Pias)
Sortie le 26 avril 2013

Orchid, The Mouths Of Madness, video live (Roadburn festival)



9.4.13

Orchid, The Mouths Of Madness (Nuclear Blast)

On l'a déjà écrit de nombreuses fois dans ses colonnes, l'œuvre du Sabbath reste le point de référence numéro 1 pour bon nombre de formations métalliques d'aujourd'hui. Les américains d'Orchid ne s'en cachent pas et empruntent, ou ont emprunté, à de nombreuses reprises le chemin de leur grand aîné. Que le tocsin sonne ("Silent One") ou qu'un harmonica déchire le mur de guitares ("Marching Dogs Of War"), les quatre de San Francisco ne choisissent pas au hasard leurs références, dussent-elles être un trop visibles (il faut voir le chanteur en mode "Ozzy" sur scène). En même temps, il y a cette volonté de retrouver l'état d'esprit des productions des années 70 (les guitares ne sont pas produites à la mode métallique 2000 avec compression ad hoc & co), d'explorer ce moment si particulier où le blues et le rock dur et noir n'ont fait qu'un ("Mountains Of Steel", le très psychédélique "Loving Hand Of God"). A l'instar de ce "The Mouths Of Madness", il semble que, plus la production se numérise, plus l'envie d'analogique revient aux goûts du jour, plus le besoin de retrouver l'essence même du genre se fait ressentir. Cela dure depuis plus de 10 ans. Et Orchid de participer à cette tendance avec panache.

Laurent Gilot

Orchid, The Mouths Of Madness (Nuclear Blast-Pias)
Sortie le 26 avril 2013

orchid.bandcamp.com

Orchid, The Mouths Of Madness, video trailer


15.2.13

Death Wolf, II : Black Armoured Death (Century Media)

Pour la petite histoire, en 2000, le guitariste et fondateur de Marduk, Morgan Håkansson, a formé un groupe de reprises du répertoire des Misfits et Samhain : Devils Whorehouse. 10 ans plus tard, Death Wolf est né des cendres de ce premier projet qui a laissé derrière lui deux albums et deux Eps. Avec son deuxième opus, le stoner post-hardcore de la formation suédoise sent toujours aussi bon l'huile de moteur et le souffre. Il se permet de bonnes petites pointes de vitesse, guitare et basse en avant, sur fond de batterie trépidante ("World Serpent", "Sudden Bloodletter", "Black Amoured Death"). Le power quatuor excelle dans ce domaine. Autre titre (presque) emblématique du style déployé par Death Wolf : "Lord Of Putrefaction". Lent, poisseux, sur les berges de la mélancolie, et, en même temps, assez colérique, le morceau ne laisse pas indifférent. Plus loin, "Malice Stricker" enfonce le clou avec son heavy metal préhistorique au break incantatoire et hypnotique. "Night Stalker" ressemblerait presque à un bon vieux Danzig, normal quand on sait que Glenn Danzing était le chanteur des Misfists puis de Samhain. Après la période Devils Whorehouse dans les années 2000, Death Wolf semble avoir parfaitement réussi sa mue et apparaît aujourd'hui totalement affûté pour ses futurs plans scéniques.

Dead Zone

Death Wolf, II : Black Armoured Death (Century Media-EMI)
Sortie le 18 février 2013

www.deathwolf.net
www.facebook.com/deathwolfcult

Death Wolf, Noche De Brujas, lyrics video

 

3.1.13

Ghost, Infestissumam, seconde saison attendue

Quoi de mieux que des nouvelles de Ghost pour commencer l’année 2013 en beauté ! Les mystérieux suédois ont donné un concert exceptionnel, le samedi 15 décembre, dans leur ville natale de Linköping. Pour la première fois, ils ont joué sur scène un nouveau titre, du nom de "Secular Haze" (voir la vidéo plus bas), et une reprise d’Abba, "I’m A Marionette". Ghost est en train de mettre une touche finale à son nouvel album studio, "Infestissumam", attendu pour le printemps 2013 sur le label Loma Vista Recordings, fondé par Tom Whalley en partenariat avec une division d’Universal Music Group (Republic Records). C'est Nick Raskulinecz (Death Angel, Deftones, Foo Figthers, Rush) qui va produire ce second effort dont voilà le tracklisting :
01. Infestissumam
02. Per Aspera Ad Inferi
03. Secular Haze
04. Jigolo Har Megiddo
05. Ghuleh / Zombie Queen
06. Year Zero
07. Idolatrine
08. Body And Blood
09. Depth Of Satans Eyes
10. Monstrance Clock
Il faut rappeler que leur premier disque, "Opus Eponymous", sorti en 2010 sur le label Rise Above Records, a reçu un excellent accueil au sein de la planète métallique, de James Hetfield (Metallica) à Phil Anselmo (Down, Pantera). A  propos de ce succès inattendu, l’une des "goules sans nom" de la formation précise : "Nous essayons de ne pas nous limiter à un genre en particulier et je crois que c’est ce qui a plu. Quand bien même nous sommes plutôt un groupe de hard rock, nous essayons de mixer tout un tas d’influences qui empruntent aussi bien aux structures du death metal qu’aux refrains de la new wave. Je crois que ce genre de sonorités interpellent les plus vieux. Nous avons beaucoup de fans jeunes mais je pense que tous ceux qui ont plus de 35 ans doivent être frappés par une certaine forme de nostalgie à l’écoute de notre musique." Au sujet de l’anonymat des membres du groupe, la "goule" précise : "Je crois qu’il y a une différence entre le fait d’être anonyme et sans masque. Slipknot continue à porter des masques alors que Kiss ne l’a pas fait au cours des années 80. Je crois que c’est une question de temps. Ce que nous essayons de faire, en conservant notre anonymat, est relativement dur à tenir. La plupart de nos fans ne cherchent pas à savoir qui nous sommes, ce qui va dans notre sens, mais, je penses qu’il y a une différence entre les gens qui savent qui est caché derrière le masque et le fait d’être démasqué. En tout cas, pour le moment, je ne nous vois pas monter sur scène puis enlever nos masques en disant : "coucou, c’est nous !"… Nous ne voulons pas gâcher tout le concept que l’on a mis en place. C’est pour cela que nous ne souhaitons pas dévoiler notre identité. Nous cherchons surtout à mettre en avant notre musique, c’est le plus important. La seule personne du groupe qui doit se mettre en avant est notre chanteur Papa Emeritus. C’est lui qui incarne le mieux Ghost avec son vieux corps tout pourri. C’est le personnage central de nos shows et tous les autres ne sont que des marionnettes." On comprendra donc un peu mieux le pourquoi du comment de la reprise d’Abba évoquée plus haut… A voir sur scène lors des premières prestations du groupe en France au cours des éditions 2013 des festivals Sonisphere et Hellfest.

Dead Zone

Ghost, Secular Haze, live in Linköping



10.11.12

Bevar Sea (autoproduction)

Certains vont peut-être ricaner mais il existe des fans de Black Sabbath, Cathedral, Sleep, Grand Magus en Inde. Ganesh Krishnaswamy (chant), Avinash Menon (basse), Deepak Raghu (batterie), Rahul Chacko et Srikanth Panaman (guitares) viennent de Bangalore et forment le groupe Bevar Sea. Leur premier album quatre titres, qui dépassent parfois largement les 5 minutes, dévoilent une maîtrise totale du stoner-doom et n'a rien à envier à certaines productions européennes ou américaines. A écouter ici ou jamais !

7.11.12

Vinum Sabbatum, Bachanale Premiere (Eyes Like Snow Recordings)

Alors que l'on rend hommage à Deep Purple (l'album de reprises "Machine Head Revisited") et Jon Lord (son claviériste légendaire décédé), ou que l'on n'en finit pas de vénérer l'œuvre de Black Sabbath, les finlandais de Vinum Sabbatum, formé en 2009, ont décidé se situer pile à la croisée entre le "pourpre" et le "noir". C'est du heavy blues très 70's qui est au programme de ce second cru  magnétique, plus stoner-rock, moins doom que le très bon "Songs From The Convent" (2010). Le label Eyes Like Snow Recordings nous a, plus ou moins, habitué à de telles productions. Sur le sept pièces présentées, le chant de Janne Salo résonne, à nouveau, comme une incantation. On a l'impression que le studio où sa voix a été enregistrée baigne dans une lumière surnaturelle provoquée par une multitudes de bougies. L'orgue Hammond de Tomi Korpela est très présent reléguant fréquemment au second plan le guitariste Juha "K.K." Köykkä. C'est d'ailleurs encore plus flagrant sur les moments où ce dernier se lance dans des solos humbles, presque timides, pas vraiment en mode Blackmore. Eh puis, il y a ces ambiances d'un autre siècle comme cette intro de "The Devil's Cradle" qui évoque le "Black Night" de Deep Purple. Autres bons moments, "Gospel Of Mary" ou "Tombstone Rider" qui distillent leurs parfums d'autrefois tout en restant ancrés dans notre époque. Vinum Sbbatum n'a pas produit l'album de l'année mais une carte postale plaisante, aux couleurs pas encore totalement délavées. 

Markus Schenker

Vinum Sabbatum, Bachanale Premiere (Eyes Like Snow Recordings)
Sortie le 28 août 2012

myspace.com/vinumsabbatum

Vinum Sabbatum, Tombstone Rider, video audio

25.10.12

The Sword, Apocryphon (Napalm Records)

Avec "Warp Riders" en 2010, les dernières nouvelles discographiques du groupe d'Austin (Texas) étaient plutôt bonnes. "Apocryphon" nous permet de constater, une fois de plus, que ce qui impressionne sans cesse chez The Sword, c'est cette capacité à retrouver l'esprit et les ambiances du Black Sabbath originel tout en insufflant une certaine fraîcheur (production impeccable) à ses influences issues d'un passé antédiluvien. En effet, sur ses bases de blues préhistorique, les ricains complexifient les arrangements, monte en épingle les suites d'accords, font très attention à l'homogénéité entre les différents instruments soigneusement mis en valeur par le mixage. C'est encore plus vrai sur ce disque que sur le précédent. Merci au producteur James Robbins (Clutch...) dont le studio est bourré d'équipement analogique. Autre différence avec l'album de 2011, pas de morceaux rapides pour démarrer. En revanche, pour ceux qui pensent que le groupe serait l'équivalent d'un Canada Dry (le goût originel sans la vraie saveur), il faudra se raviser car nous avons bien là affaire à un pur descendant de cet esprit libre des seventies. Comme Ozzy & Co avec "Who Are You" (sur "Sabbath Bloody Sabbath"), par exemple, The Sword utilise, à bon escient, des sons de synthétiseur pour élargir son spectre sonore ("Execrator") ou des bruitages pour mieux souligner les ambiances (le tocsin d'"Arcane Montane"). Sur "Hawks And Serpents", un parfum de NWOBHM filtre, on a l'impression qu'Angel Witch sort brusquement du formol (quoi que c'est ce que la formation a fait d'une façon brillante en début d'année). A noter que l'édition deluxe contient une reprise de ZZ Top ("Cheap Sunglasses"). Voilà, en tout cas, une belle collection de morceaux racés et efficaces qui va garantir quelques bons moments live au groupe. On ne doute pas du plaisir qu'il va éprouver à les jouer !

Laurent Gilot

The Sword, Apocryphon (Napalm Records)
Sortie le 29 octobre 2012

www.swordofdoom.com/

The Sword, Eyes Of The Stormwitch, lyrics video

24.9.12

Witchcraft, Legend (Nuclear Blast)

Dans la famille stoner/doom, la formation suédoise occupe une place à part. Malgré son nom à consonance "satanique", le groupe ne cherche pas à cultiver une pseudo imagerie occulte comme en témoigne l'artwork de "Legend" qui se veut résolument rétro-futuriste. Pour ce quatrième effort, Witchcraft a un pied dans notre temps  - la production impeccable de Jess Bogren (Kreator, Amon Amarth, Opeth...) - et un autre quelque part dans les années 70 - voir le songwriting très inspiré de cette période musicale prolixe -. À ce titre, il émane du premier morceau, "Deconstruction", une ambiance à la Black Sabbath (période Dio) qui donne vraiment du relief à cette excellente introduction. Il faut attendre "It's Not Because Of You" pour retrouver le même genre de sensations, même si la direction est ici plus rock. Sur "An Alternative To Freedom", on sort les setsons, les guitares slide, direction le grand sud des États-Unis. N'ayant jamais éte vraiment fan du genre, ce n'est pas forcément la facette musicale que l'on préfère ici. Mais, "Ghosts House" nous remet sur les rails du rock couillu alors que la très belle pièce "Dystopia" déploie ses riffs heavy majestueusement. En d'autres temps, on aurait dit que le groupe produit un hard rock classique et efficace qui demande vraiment que l'on y jette une oreille attentive.

Markus Schenker

Witchcraft, Legend (Nuclear Blast-Pias)
Sortie le 24 septembre 2012

Witchcraft, Legend, video preview

5.5.12

The Elderberries, sacré Graal, entretien vérité

Le groupe clermontois revient aux affaires avec un album éponyme qui envoie sérieusement du bois. Cette fois-ci, les Elderberries sont en roue libre et cela leur réussit plutôt bien. Entretien en compagnie du guitariste Chris Boulton.

26.4.12

High On Fire, De Vermis Mysteriis, noir c’est noir

Le nouvel album studio du trio d’Oakland (Californie) traite des « mystères du vers ». Ce titre singulier provient d’une fiction de Robert Bloch (l’auteur de « Psychose ») et l'on retrouve cette évocation du vers dans les mythes de « Cthulhu » de H.P. Lovecraft. Cette source d'inspiration souligne le caractère éminemment mystique d'une œuvre qui fait la part belle à des chansons brutes de décoffrage. Pour ceux qui n’auraient pas suivi tous les épisodes, ce disque est le sixième du groupe à ce jour et, à son écoute, on peut dire que High On Fire n’a rien perdu de sa pugnacité, de sa hargne et de son intensité non feinte. On se remet difficilement du passage de « Serums Of Liao », « Bloody Knuckles » ou « Spiritual Rights ». « C’est un album incroyable », s’enthousiasme Matt Pike (le guitariste, chanteur). « Je pense que c’est un bon compromis entre « Death Is This Communion » (2007) et la noirceur de « Blessed Black Wings » (2005). Il y a plein de passages assez thrash mais il y a également des ambiances proches de Black Sabbath. » Il faut signaler que Matt a quand même incorporé des mélodies sourdes à ces chansons taillées dans la roche monolithique (« Samsara », « Madness Of An Architect »). Au sujet de sa méthode de travail, le groupe s’y ait pris d’une façon différente, par rapport à ses autres enregistrements, pour concevoir ce nouvel opus : « Nous n’avions pas complètement bouclé les compositions », poursuit Pike. « Nous avons attendu le bon moment pour vraiment faire évoluer l’ensemble. Nous avions les bases de chaque titre mais, une fois en studio, il y a eu beaucoup d’improvisation autour des différents morceaux. Ce disque a beaucoup d’âme. » Il en a, certes, mais, néanmoins, nous conseillons aux âmes sensibles de s’abstenir !


Dead Zone
Photo : Tom Couture

High On Fire, De Vermis Mysteriis (Century Media)
Sortie le 23 avril 2012
High On Fire, Serums Of Liao, video audio

20.4.12

The Elderberries, ETB (Sophiane/La Baleine)

Formé en 2002 à Clermont-Ferrand et composé de trois anglais, Chris Boulton (chant), Tom Pope (guitare), Jamie Pope (basse), d’un canadien, Ryan Sutton (guitare), et d’un français, Yann Clavaizolle (batterie), The Elderberries a proposé en 2009 des relectures acoustiques de son album « Ignorance & Bliss ». Avec ce nouvel opus, nous replongeons dans le rock brut de décoffrage des années 70/90 où les ombres tutélaires de Black Sabbath, Led Zeppelin, Queens Of The Stone Age ou Foo Fighters planent sérieusement. Sur ce disque éponyme, exit les guitares sèches, place aux sonorités électriques qui vous secouent les méninges et dynamitent les jambes et le cou. Les riffs lourds de « Here Till Dawn » marquent des points dès le début. Le heavy boogie de « You Should Have Know » calme un peu le jeu quand déboulent les rythmiques bulldozer de « Thermostat 7 » qui emportent tout sur leur passage. Les Elderberries ont une grosse patate et ils ont décidé de faire parler la poudre de la meilleure des façons qui soit. Puis, il y a quand même ces petits moments de power pop pure comme sur « Waiting To Come Around » qui prouvent que la formation ne cherche pas toujours l’attaque frontale. Hautement recommandable.


Laurent Gilot

The Elderberries, ETB (Sophiane/La Baleine)
Sortie le 25 avril 2012

The Elderberries, Here Till Dawn, video

15.2.12

Corrosion Of Conformity (Candlelight Records-Season Of Mist)

Formé en 1982 à Raleigh, Caroline du Nord (USA), Corrosion Of Conformity doit une partie de sa popularité à son artwork : une tête de mort dans laquelle le logo du nucléaire se greffe, le tout hérissé de piques. On se souvient avoir découvert cette réalisation graphique sur un t-shirt qu’arborait Jeff Hanneman lors des premiers concerts de Slayer. On s’était alors procuré très rapidement le premier brûlot du combo, « Eye For An Eye » (sorti en 1984), qui comptait 20 titres hyper courts qui ne dépassaient pas les 3 minutes. Pur produit de la scène crossover des 80’s, Corrosion Of Conformity a élargi son spectre musical dans les années 90. On n’avait plus de nouvelle discographique de C.O.C. depuis 2005 et l’album « In The Arms Of God » et voilà que le groupe est désormais revenu à la formule trio avec Mike Dean (basse, vocaux), Reed Mullin (batterie, vocaux) et Woody Weatherman (guitare), comme sur l’album « Animosity » en 1985. Produit par John Custer, cet album éponyme a été enregistré dans le studio 606 de Dave Grohl (Foo Fighters, Them Crooked Vultures) qui est une sorte de réplique à l’identique du studio Sound City où a été enregistré le légendaire « Nevermind » de Nirvana. Que ceux qui pensent que ce type de groupe ferait mieux de raccrocher et partir tranquillement à la retraite se ravisent. Corrosion Of Conformity brûle peut-être ses dernières cartouches mais il le fait avec un panache presque intact malgré les années passées. Le trio n’est nullement nostalgique et propose des explorations sonores plutôt convaincantes (à cheval entre agressivité et mysticisme) comme sur la bande du western psychédélique « El Lamento De Las Cabras », ou les très énergiques « Your Tomorrow » et « The Moneychangers ». La tête du fameux logo n’a pas perdu ses piques mais des flammes stylisées semblent sortir d’un cerveau assurément toujours en ébullition !

Laurent Gilot

Corrosion Of Conformity (Candlelight Records/Season Of Mist)
Sortie le 27 février 2012

Corrosion Of Conformity, Your Tomorrow - The Doom, video live