Tombé dans la marmite du heavy metal aux débuts des années 80, Fabien Pinneteau est un véritable metalhead qui n'a qu'un but dans la vie : promouvoir une musique qu'il aime profondément. Avec Infernö Records, il cherche à réunir une communauté d'artistes qui ne jurent que par le heavy-speed-power-thrash metal "old school". Entretien.
Peux-tu nous parler rapidement de ton parcours musical ?
Fabien Pinneteau : Bien sûr ! Pour faire simple, je suis définitivement tombé dans la marmite en 1982, alors âgé de 13 ans, au moment où est sorti "The Number Of The Beast" (Iron Maiden) qui reste à ce jour mon album de heavy metal préféré ! Bien sûr, avant ce disque emblématique, quelques "sons" étaient venus me titiller les tympans comme Kiss ou le "Love Is All" de Butterfly Ball avec le maître Ronnie James Dio (RIP) au chant. Déjà à cette époque, sans avoir aucune idée de ce qu'était le heavy metal ou le hard rock, j'avais vraiment accroché... Je devais avoir 7 ans, je crois. Puis, j'ai approfondi mes connaissances avec les copains à l'école, découverte d'AC/DC, Trust, Saxon, Motörhead... Ensuite, tout a déferlé : Venom, Rock Goddess, Ozzy, Whitesnake, Deep Purple, Black Sabbath, Mercyful Fate... Puis, la vague speed-thrash metal est arrivée, avec Exodus, Metallica, Death Angel, Testament, Slayer, Overkill, Possessed, Abattoir, Sodom, Kreator, Tankard, Destruction, ainsi que la scène death-metal : Death, Morbid Angel, Prime Evil, Exmortis, Obituary, Morgoth, Derketa, Carnage, Entombed/Nihilist, Unleashed, etc... En revanche, je n'ai jamais été un gros fan de la vague black metal même si j'apprécie certains groupes, les plus vieux disons, comme Bathory, Celtic Frost, Hellhammer, Samael et, plus récemment, Watain. Vers 1988, j'ai donc commencé à être actif avec un fanzine du nom d'Initium puis j'ai réalisé quelques compilation-cassettes et fait un peu de distribution pour soutenir au mieux les groupes underground. Après un break au cours des années 90, me revoilà avec le label.
Quel était l’objectif quand tu as fondé Infernö Records ?
F.P. : Fonder un label metal était un rêve depuis un longtemps. Avant cela, comme je te l'ai dit, j'avais pas mal œuvré par le biais de fanzines, compilations cassettes et petites distributions. C'était donc un processus logique, un développement normal étant donné mon "activisme" pour cette musique. Avec Infernö, le but premier est de pouvoir participer à cette mouvance, faire en sorte que cette musique qui m'est si chère puisse continuer d'exister. A mon avis, dans les 90's, on a trop vite enterré le metal "old-school" alors qu'il est toujours là et bien vivant. Aujourd'hui, il est plus underground que dans les 80's mais de nouveaux nombreux groupes continuent de jouer cette musique avec talent. Je fais donc tout ce que je peux avec le label pour aider certains d'entre eux.
L’artwork de l’album de Mercyful Fate, « Don’t Break The Oath », est également l’un des éléments fondateurs de la création du label. Peux-tu nous en parler ?
F.P. : Oui. En fait, je voulais un logo qui inspire d'emblée l'orientation "old-school" du label afin qu'il n'y ait pas d’ambiguïté possible, que l'on se dise d'entrée : "là c'est du metal à l'ancienne" (rires). Cet artwork m'a fortement m'influencé et, à mon sens, il reste l'un des meilleurs dans le style. J'ai quand même apporté quelques modifications à l'original pour le rendre un peu plus personnel, avec un lettrage à la Motörhead. Le logo est donc ainsi né de deux de mes groupes préférés. C'est également un hommage à toutes ces formations, à toute cette époque, aux "golden years" du heavy metal.
Quels sont les différents groupes qui figurent sur ton catalogue ? Quels sont les styles qui tu souhaites mettre en avant ?
F.P. : Il y a actuellement 22 groupes différents avec qui je bosse ou j'ai bossé. Il y a les américains de Butcher, Lady Beast et Prime Evil, les brésiliens d'Axecuter, Clenched Fist et Wild Witch, les français de Crushing Blow et Elvenstorm, les suédois de Legions Of War, Tyranex et Vorgus, Hellhound (Japon), Demona (Canada), Hatestorm (Russie), Rampart (Bulgarie), Razorwyre (Nouvelle Zélande), Tormentress (Singapour), Vastator (Chili), Vigilance (Slévénie), Withcurse (Grèce) et Witchfyre (Portugal). Les styles de ces groupes sont tous ancrés dans le "old-school", ils couvrent le spectre du heavy-speed-power-thrash ou ils combinent différentes influences, comme Death Rides A Horse, par exemple, qui est en fait un mixe de heavy-hard-rock 70's avec des touches plus doom...
Quels sont les projets à venir du label ?
F.P. : Nous allons continuer à sortir de nouvelles productions dans le même genre. Les prochaines sorties seront les albums de Tormentress, Elvenstorm. Puis, ce sera au tour de Wild Witch, Vigilance, Witchfyre et j'espère également Prime Evil dont j'ai pu lire une bonne interview dans Metal Inc (rires).
Propos recueillis par Laurent Gilot
Photo : DR
www.inferno-records.net/
Chaîne Youtube
Demona, Dirty Speed Metal, video live in Montreal
Legions Of War, Force To The Ground, official video
Tyranex, Dreamland, video live