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Night Slasher, Vilnius thrashing mad

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15.2.24

DragonForce, Warp Speed Warriors (Napalm Records)

Depuis leurs débuts à la fin des années 90, les super-héros britanniques sont les champions du speed-power metal survitaminé. Ni l'artwork, ni les compositions de ce nouvel opus ne viendront contredire ce point. La paire de guitaristes Herman Li et Sam Totman continue à filer des crampes à tous les amateurs qui voudraient reproduire leur jeux et solos pyrotechniques. Ceux qui étaient là au moment de la sortie de "The Valley of the Damned" en 2003 n'auront que peu de surprise à l'écoute des 10 compositions ici présentes. Les plus curieux pourront se pencher sur les bonus tracks qui permettent à quelques musiciens/ musiciennes invités de venir apporter leur pierre à l'édifice comme Alissa White-Guz (Arch Enemy), qui alterne toujours aussi facilement growl et chant clair sur "Burning Heart", Elize Ryd qui regarde dans les rétro des 80's avec une sorte d'hymne à la Abba sous amphétamines "Doomsday Party", ou Nita Strauss (Alice Cooper) et Matthew Kiichi Heafy (Trivium) qui viennent (à nouveau pour ce dernier) croiser le fer sur le trépidant "Astro Warrior Anthem", dont la version originale ouvre ce disque. Sur "Power of the Triforce", DragonForce délivre un bel hommage au jeu-vidéo Zelda en ralentissant un peu la cadence et reprenant les mots clés qui ont bâti la légende du fameux univers de la princess et son fidèle Link. La ballade épique "Kingdom of Steel" est un brin cheesy alors que "Space Marine Corp" se veut plus guerrier avec ses choeurs scandés que contrebalancent des mélodies plus légères qui montent bien en épingle. "Prelude to Darkness" nous plonge dans des ambiances dark synthwave avant que ne déboule les blast beats furibonds de "The Killer Queen". Ca dépote grave tout comme le final avec "Pixel Prison" qui sonne comme une ode aux video-gamers perdus dans les profondeurs de Minecraft. Enfin, les anglais se permettent de reprendre à leur sauce le "Wildest Dreams" de Taylor Swift (la seule chanteuse au monde capable de dynamiser l'économie d'une ville) qui, dans cette version, justifie parfaitement son titre.

Elvira Santa

DragonForce, Warp Speed Warriors (Napalm Records)
Sortie le 15 mars 2024

Europe Tour 2024

Co-headline w/ Amaranthe, Infected Rain
21.02.24 DE – Hamburg / Große Freiheit 36
22.02.24 DE – Berlin / Huxleys Neue Welt
23.02.24 DE – Leipzig / Haus Auense
24.02.24 DE – Oberhausen / Turbinenhalle
25.02.24 NL – Tilburg / 013 Poppodium
27.02.24 DK – Copenhagen / Amager Bio
28.02.24 NO – Oslo / Sentrum Scene
29.02.24 SE – Gothenburg / Trädgår’n
03.03.24 LV – Riga / Melna Piektdiena
04.03.24 PL – Warsaw / Progresja
06.03.24 CZ – Brno / Sono Centrum
07.03.24 AT – Vienna / Gasometer
08.03.24 HU – Budapest / Barba Negra Red Stage
09.03.24 DE – Munich / TonHalle
10.03.24 IT – Milan / Live Club
12.03.24 ES – Madrid / Sala La Riviera
13.03.24 ES – Barcelona / Sala Apolo I
15.03.24 DE – Wiesbaden / Schlachthof
16.03.24 CH – Zurich / Komplex 457
17.03.24 BE – Brussels / AB Box
19.03.24 DE – Stuttgart / LKA Longhorn
20.03.24 FR – Paris / Bataclan
22.03.24 UK – Bristol / O2 Academy
23.03.24 UK – Manchester / Manchester Academy
24.03.24 UK – London / The Roundhouse


DragonForce, Power of the Triforce, official video






19.5.15

Helloween, My God-Given Right (Nuclear Blast)

L'année dernière, nous avons particulièrement apprécié la première livraison d'Unisonic, qui réunissait en son sein deux ex-Helloween : Mickael Kiske et Kaï Hansen. Pour nous, vieux fans transis de la première heure, les deux musiciens représentent la quintessence même d'Helloween et ils imprimaient dans nos cerveaux des titres un peu plus marquants que ceux de "Straight Out Of Hell", le précédent album de la citrouille. Comme la comparaison entre l'ancien et le nouveau Helloween remonte à la nuit des temps, il vaut mieux laisser ça derrière nous si l'on ne veut pas passer pour d'indécrottables nostalgiques. Et puis, Michael Weikath (guitare) et Andi Deris (chant) sont loin d'être des seconds couteaux dans leur genre et ce 14ème album de le prouver. Avec le titre qui donne son nom à ce nouveau chapitre, Helloween produit un single parfait de power metal aux mélodies travaillées qui contient tous les ingrédients pour devenir une pièce essentielle du futur répertoire. Le titre suivant, "Stay Crazy" poursuit dans une veine similaire avec un refrain explosif à l'accroche instantanée. En comparaison, "Lost In America" est plus convenu avant que ne déboule l'efficace "Russian Roulé" et ses chœurs discrets de l'armée rouge. De facture classique dans le genre, "Creatures In Heaven" n'en demeure pas moins plaisant avec son refrain généreux tandis que "If God Loves Rock'n'Roll" est du même tonneau, comme un cousin éloigné de "Dr Stein" dont la visite reste très plaisante. Malgré son artwork pas très jojo (on a connu mieux !), le cahier des charges est ici parfaitement rempli et Helloween garde son rang malgré les heures de vol.

Markus Schenker

Helloween, My God-Given Right (Nuclear Blast-Pias)
Sortie le 29 mai 2015

www.helloween.org

Helloween, My Go-Give Right, official video


Helloween, Battle's Won, official lyrics video


Helloween, Lost In America, official audio video

23.9.14

Manigance, Volte Face (Verycords)

Pas évident de se faire une place au soleil quand on occupe un créneau principalement squatté par les groupes en provenance d’Europe du nord. Néanmoins, tranquillement mais surement, les béarnais s’imposent dans un paysage sonique qui nécessite des mélodies vocales solides, des rythmiques en béton et des riffs de guitare fédérateurs. Avec des compositions signées par le noyau dur de la formation paloise, François Merle (guitare), Didier Delsaux (chant) et Bruno Ramos (guitare), Manigence montre qu’il peut largement rivaliser avec ses homologues européens, d’Helloween à Stratovarius. Les français en ont profité pour inviter des voisins, les guitaristes Stephan Forte (Adagio) et Olivier Lapauze (Heavenly), afin qu’ils viennent participer à quelques solis en leur compagnie. Enregistré et mixé dans le studio personnel de François Merle, la production de « Volte Face » s’avère brillante avec un son tiré au cordeau. Le mastering de Jens Bogren (Paradise Lost…) apporte la touche finale à ce disque d’envergure internationale. A noté la reprise acoustique de Murray Head, « Say It Ain’t So », qui se voit adaptée en français, dévoilant ainsi une autre facette de la formation. Comme dirait Jean-Marc Généreux : « J’achète ! »

Markus Schenker

Manigance, Volte Face (Verycords - Warner)
Sortie le 25 août 2014

www.facebook.com/pages/Manigance

En concert :
Le 27/09/14, Le Métronum (Toulouse)
Le 24/10/14, Le Hangar 2A (Ajaccio)
Le 25/10/14, The Dusty Rose (Bastia)
Le 01/11/14, Les Rockalies (St M. de Fontenay)

Manigance, Volte Face, video trailer

9.9.14

DragonForce, Maximum Overload (Verycords)

En 10 ans d'activité, les anglais n'ont toujours pas appris à lever le pied et à respecter les limit
vitesse. C'est en tout cas ce que nous dévoile le titre d’ouverture de ce sixième disque ("The Game"). Les solos fusent toujours à la vitesse de la lumière et les refrains cherchent sans cesse à monter le plus haut possible dans le ciel. « Maximum Overload » est dans la continuité de « The Power Within » (2012) avec une volonté de varier encore plus les ambiances. Il faut dire qu’avec « Ultra Beatdown » et ses morceaux de huit minutes, DragonForce était allé au bout de la formule « power metal extrême ». Ici, les durées des dix morceaux sont plus raisonnables. Puis, avec "Three Hammers", par exemple, DragonForce marque un coup d'arrêt aux rythmes échevelés et aux accélérations inconsidérées… Jusqu’à ce que le break du morceau vienne contredire cette courte accalmie. Dans "The Sun Is Dead" (qui n'est pas un hommage au « Il est mort le soleil » de Nicole Croisille) nous avons droit à un break épique et acoustique qui nous fait bien prendre de l’altitude, en particulier avec ses synthés planants et son orgue Hammond qui apportent de nouvelles touches sonores. Cela faisait cinq albums que le groupe appliquait la même formule (avec, notamment, Karl Groom au poste d’ingénieur du son). Cette fois-ci, DragonForce a souhaité travaillé avec un producteur extérieur, le suédois Jens Bogren, et cela lui a fait le plus grand bien !

Elvira Santa

DragonForce, Maximum Overload (Verycords-Warner)
Sortie le 18 août 2014

www.dragonforce.com

DragonForce, The Game (feat. Matt Heafy of Trivium), official video

3.12.13

Benedictum, Obey (Frontiers)

Grand habitué des productions AOR, le label italien Frontiers Records se permet, avec plus ou moins de régularité, quelques escapades bien senties sur les terrains du heavy metal et autres dérivés (Dream Evil, Stryper...). C'est en digne représentant du speed/power metal que Benedictum livre un quatrième album (le deuxième pour la maison de disques italienne) qui sent bon le revival tout en faisant attention de ne pas trop paraître passéiste (le groupe aime à reprendre quelques classiques de ses influences, d'Accept à Black Sabbath). Sur "Obey", on notera la très bonne capacité des californiens à combiner différents éléments du genre (choeurs guerriers thrash, arrangements symphoniques discrets...) pour les agencer d'une manière assez habile, ceci étant le gage d'un très bon savoir-faire. Côté compositions, on remarquera plus particulièrement l'excellent "Evil That We Do" (merci Judas Priest pour l'orientation musicale), le très groovy "Fighting For My Life" ou un "Apex Nation" que ne renierait probablement pas un Stratovarius. En ce qui concerne la production, assurée par John Herrera, le seul bémol pourrait venir de la voix de Véronica Freeman parfois gavée d'effets ("Fractured", "Obey") et un peu trop présente sur le mixage des titres cités. On aurait plutôt aimé retrouver Jeff Pilson (ex-bassiste de Dokken) qui a produit les premiers albums du groupe de San Diego. En tout cas, le nouveau line-up, Rikard Stjernquist (ex-Jag Panzer) à la batterie et Aric Avina (Tynator) à la basse, qui accompagne le duo formé par la chanteuse Véronica Freeman et le guitariste Pete Wells assure parfaitement et donne une nouvelle dimension à BenedictumEnfin, on regrettera que l'emballage (artwork très basique) ne soit pas à la hauteur de ce très bon contenu.

Markus Schenker

Benedictum, Obey (Frontiers Records-Harmonia Mundi)
Sortie le 29 novembre 2013

Benedictum, Scream, official video

6.6.13

Battle Beast, made of steel

Décidemment, la Finlande est une terre pourvoyeuse de formations métalliques de très bon niveau. L’écho du heavy metal classique, mais efficace, de Battle Beast nous est parvenu au printemps 2011 avec l’album « Steel » que le label allemand Nuclear Blast a eu la bonne idée de rééditer pour une plus largediffusion. Aujourd’hui, le disque éponyme de la formation sort en guise de deuxième carte de visite. "Battle Beast" nous convainc que nous tenons là un très bon élément de la scène métallique européenne. Entretien avec le fondateur et principal compositeur Anton Kabanen.

Peux-tu nous résumer le parcours du groupe et nous parler de votre nouvelle chanteuse Noora ?
Anton Kabanen (guitare, chant) : A l’origine, Battle Beast s’est formé en 2008. Au cours des deux premières années, nous avons enregistré une poignée de démos et nous avons donné quelques concerts à travers la Finlande. A la fin de l’année 2010, nous avons participé à deux compétitions, Wacken Metal Battle et Radio Rock Starba, que nous avons gagné pour, peu de temps après, signer notre premier contrat avec une maison de disques indépendante (ndlr : Hype Records). Notre premier album, « Steel », est sorti en 2011 et il a été plutôt bien accueilli. L’été qui a suivi, nous nous sommes produits dans différents festivals puis, on nous a proposé de faire la première partie de Nightwish lors de leur tournée européenne. Juste avant d’entamer celle-ci, Nuclear Blast nous a proposé un contrat international. Ensuite, 2012 a été une année très intense avec les concerts en compagnie de Nightwish, l’enregistrement de notre second album, les différents festivals auxquels nous avons participé, puis, à nouveau la tournée européenne effectuée avec Sonata Artica. Au cours des sessions en studio pour ce second disque, notre chanteuse a quitté le groupe ce qui nous a mis dans une fâcheuse position. Heureusement, nous avons déniché Noora Louhimo qui a pu prendre en charge les parties vocales sur ce nouvel album et le chant sur la tournée avec Sonata. Nous voilà donc de retour aujourd’hui et nous poursuivons notre route vers un futur plus lumineux.

Peux-tu nous décrire la façon dont vous composez vos morceaux ?
J’écris toutes les chansons et les paroles chez moi, seul, comme c’est le cas depuis les débuts du groupe. Cette fois-ci, j’ai produit l’album en compagnie de Janne (Björkroth, claviers) ce qui m’a permis de me concentrer sur les détails de l’album. Pour moi, c’était une expérience cauchemardesque. Je ne m’étais jamais attelé à la production d’un album de toute ma vie et il y a pas mal de choses qui ont freiné cette réalisation et qui m’ont rendu complètement dingue ! Mais, ça valait le coup. Maintenant, nous sommes bien mieux préparé pour aborder la production de notre troisième album qui sera probablement également auto-produit.

Comment pourrais-tu décrire votre nouveau disque ? Considérez-vous qu’il plus varié que le précédent ?
« Battle Beast » est dans la continuité de « Steel » mais la production est meilleure et le son plus proche de celui que nous avons actuellement. L’ensemble est très heavy et les synthétiseurs jouent un rôle plus important que par le passé. Je prends également en charge plus de parties vocales que sur le premier album avec Noora, notre nouvelle chanteuse. Les solos sont ici plus rapides et fou que sur le précédent opus, etc… Pour moi, Battle Beast est un pur groupe de heavy metal et nous n’accordons pas d’importance à ce que les autres peuvent dire. Nous faisons juste ce que nous aimons et nous nous éclatons.

Stratovarius, formation pionnière dans le genre en Finlande, est-elle un modèle pour vous ?
En fait, j’aime particulièrement les premières réalisations du groupe et Timo Tolkki est un compositeur qui m’inspire. Mais, en général, je m’intéresse plus à des groupes comme Judas Pritest, W.A.S.P., Manowar, Accept et ceux qui oeuvrent dans une veine similaire. Qu’est-ce que je peux dire, je suis totalement fans de ces groupes. Mais, bien sûr, je parle surtout pour moi car chaque membre du groupe à ses formations favorites. Je ne dirais jamais que Battle Beast à un modèle en particulier, n’importe quel groupe peut nous inspirer d’une manière ou d’une autre. En tant que principal compositeur, j’essaye de ne jamais m’imposer de limites. Je pense que la musique ne doit pas avoir de frontières. A chaque fois que j’entends quelque chose qui m’intéresse, j’essaye de le mémoriser et j’en tire un enseignement.

Quelles vont être les prochaines étapes pour Battle Beast ?
Nous allons réaliser un nouveau vidéo-clip. Après cela, nous allons enregistrer un EP au cours de l’été, participer à quelques festivals en Finlande et, en septembre, tourner avec Powerwolf. Si nous avons de la chance, nous pourrons organiser notre propre tournée l’année prochaine. Battle Beast devient de plus en plus important chaque jour, nous voulons remercier toutes les personnes qui contribuent à cela et, avant tout, nos fans ! J’espère que vous allez acheter notre disque et que vous l’aimerez. See you on tour !

Propos recueillis par Laurent Gilot
Photo : DR

Battle Beast, Battle Beast (Nuclear Blast - Pias)
Sortie le 20 mai 2013



www.battlebeast.fi

Battle Beast, Black Ninja, official video

21.2.13

Stratovarius, Nemesis (EarMusic)

Depuis les années 90, la musique de la formation finlandaise a très peu changé son fusil d'épaule, elle a évolué dans la forme mais pas dans le fond, en particulier depuis le départ de son guitariste et compositeur Timo Tolkki en 2008. Aujourd'hui, un peu à la manière d'un Sonata Artica ou d'un Iced Earth (à moins que ce ne soit le contraire), le heavy metal de Stratovarius a atteint un niveau de sophistication important. Et ce 14ème opus en atteste. Il faut dire que le recrutement du bassiste Lauri Porra, du guitariste Matias Kupiainen et du jeune batteur Rolf Pilve ont donné un bon coup de fouet à la formation. Sur le single "Unbreakable", par exemple, le groupe flirte sérieusement avec la pop, pour un refrain qui devrait faire mouche à tous les coups, sans parler de son break sérieusement heavy qui vient rappeler la famille musicale à laquelle veut rester attaché Stratovarius. Il y a également "Castles In The Air" qui réunit le free jazz (solo époustouflant) et la musique classique pour un parfait duo guitare-clavier. Les musiciens nous montrent ainsi, et à nouveau, qu'ils sont capables d'incorporer des éléments d'autres styles musicaux pour les fondre parfaitement dans leur haut fourneau métallique. Autre signe de cette aptitude indéniable, sur "One Must Fall", le synthétiseur de Jens Johansson combine les ambiances progressives des années 70 avec les sonorités technoïdes des années 00. Les éléments du power metal sont, ici, toujours présents, comme sur "Abandon" ou "Stand My Ground" (un futur hymne), mais sans que cela se fasse au détriment de la guitare qui fait un travail monstrueux et qui livre quelques belles joutes avec le clavier de Jens. Stratovarius se détache définitivement de l'image de sous Helloween qu'on a pu, parfois, lui coller et confirme, sans cesse, ses talents de mélodiste hors pair. À quand un nouvel album très moyen ? Plus jamais ! C'est en tout cas le souhait que l'on formule.

Laurent Gilot

Stratovarius, Nemesis (EarMusic-Wagram)
Sortie le 22 février 2013

www.stratovarius.com

Stratovarius, Unbreakable, video audio

5.2.13

Helloween, Straight Out Of Hell (Columbia)

Par rapport à son précédent opus, "7 Sinners" de 2010, la formation allemande n'a pas, cette fois-ci, cherché la facilité en proposant, d'emblée, un "Nabataea" qui courre sur plus de 7 minutes. En même temps, on ne voit pas le temps passer sur cette longue pièce de speed metal progressif qui alterne passages rapides, ralentissement habiles et refrain qui tutoie les cieux. Avec "World Of War", le groupe poursuit ses histoires de guerre sur une trame qui mêle l'ancien et le nouveau Helloween. Le refrain s'inscrit dans le droit fil des hymnes de "Keeper Of The 7 Gates". Un futur classique. À côté, et en comparaison à cette très bonne entame, "Live Now !" est un peu plus faiblard. Puis, "Far From The Stars" vient nous rappeler que DragonForce doit beaucoup à la formation d'Outre-Rhin, même si cette dernière ne joue pas tout à fait à la même vitesse que les britons. Et les allemands de délivrer, â nouveau, un futur hymne pour ses prestations live. On ne reparlera pas du premier single extrait de ce disque, "Burning Sun", qui se trouve suivit d'un tubesque "Waiting For The Thunder" qui semble viser la programmation en radio avec ses mélodies très accessibles. Plus loin, le titre qui donne son nom à l'album applique sagement la direction qu'Helloween s'est fixée, depuis le début, en alliant puissance rythmiques et harmonies vocales haut perchées. Encore une petite pépite pour la scène. À contrario, "Asshole" se veut plus moderne en mêlant guitares grasses et refrain moins attendu. Au final, "Straight Out Of Hell" respecte parfaitement son cahier des charges du power metal en réunissant une tripoté d'hymnes à l'optimisme contagieux. C'est la face inversée du précédent "7 Sinners", plutôt réputé pour sa noirceur. Mais, au final, "Straight Out Of Hell" ne chasse pas de notre esprit et de notre cœur le fantastique "To The Metal" de Gamma Ray, même s'il bénéficie d'une meilleure production que ce dernier.

Markus Schenker

Helloween, Straight Out Of Hell (Columbia)
Sortie le 18 janvier 2013

En concert, avec Gamma Ray et Shadowside, le lundi 8 avril 2013 à l'Olympia (Paris)

www.helloween.org

Helloween, Nabataea, official video

9.1.13

Dark Sky, Initium (Pure Legend Records)

Les mauvaises langues pourraient dire que le power metal est au metal ce que l'italo-disco est à la dance music. Le genre s'appuie souvent sur des refrains montés en épingle, des mélodies qui empruntent copieusement à la pop, des notes de synthé parfois un brin cheesy, tous ces éléments que l'on retrouvent à l'identique chez nos musiciens transalpins, ou pas. Avec ce quatrième album (en presque 30 ans d'existence !), Dark Sky, contrairement à ce que son nom laisse entendre, irrigue ses compositions de lumière. Pas grand chose de dark donc chez nos cinq musiciens d'outre-Rhin. Il est sûr que, de nos jours, le genre est moins foisonnant qu'il y a quelques années et les formations qui ont passé le cap du premier album ne sont guère légion. Dans ce contexte, Dark Sky porte vaillamment le flambeau, contre vents et marées, avec une collection de titres power-heavy-speed d'un bon calibre, qui nécessite parfois plusieurs écoutes pour en intégrer tous les aspects. Dans la seconde partie de l'album, la formation flirte un peu plus avec le hard rock destiné aux stades comme sur "Shout It Out" ou "The Rock", deux titres très convaincants dans le genre. Finalement, avec sa pochette un peu cheap (le dernier repas de Jésus) et une notoriété pas dingue, Dark Sky a concocté une belle pépite capable d'attirer l'attention.

Markus Schenker

Dark Sky, Initium (Pure Legend Records)
Sortie le 19 octobre 2012


www.dark-sky.de

Dark Sky, Food For A Million, video audio

17.11.12

Helloween, Straight Out Of Hell, les news

C'est le 18 janvier 2013 que sort le quinzième album des allemands : "Straight Out Of Hell". Réalisé par le graphiste Martin Häusler, concepteur des pochettes de "7 Sinners" et "Gambling With The Devil", la cover de ce nouvel opus est décrite par le groupe comme "une bombe". Certes, il est question de guerre mais, dans le genre, on a vu nettement mieux chez Helloween (cf. "Walls Of Jericho", "Keeper of the Seven Keys I & II"...). Côté musique, le disque est décrit comme un condensé de speed et de moments forts, avec une bonne dose d'optimisme et un réel plaisir de jouer. Au programme également, des arrangements complexes et des mélodies accrocheuses, en gros, tout ce que l'on peut attendre de la part d'Helloween. Le guitariste fondateur, Michael Weikath, précise : ""Straight Out Of Hell" est dans la continuation de nos deux précédents albums, "7 Sinners" et "Gambling With The Devil". Les nouvelles chansons sont dans la même veine que celles de "7 Sinners" avec une tonalité moins sombre et des ambiances plus positives. Je pense que ces titres vont botter le cul de tout le monde, même celui du plus paresseux des auditeurs !". Récemment, le groupe a tourné la vidéo de son premier single, "Nabatea", une chanson de 6 minutes. Le tracklisting de "Straight Out Of Hell" est le suivant :
01. Nabataea
02. World Of War
03. Live Now!
04. Far From The Stars
05. Burning Sun
06. Waiting For The Thunder
07. Hold Me In Your Arms
08. Wanna Be God
09. Straight Out Of Hell
10. Asshole
11. Years
12. Make Fire Catch The Fly
13. Church Breaks Down
Sur l'édition limitée, les bonus trcks seront les suivants :
14. Another Shot Of Life
15. Burning Sun (Hammond version, en hommage à Jon Lord)
En mars 2013, Helloween va reprendre la route avec ses acolytes de Gamma Ray. A suivre lors de leur passage en France, à l'Olympia (Paris), le 8 avril 2013.

Elvira Santa

Helloween, Straight Out Of Hell (SPV Records)
Sortie le 18 janvier 2013

Helloween, Nabatea, video


29.10.12

Helloween, Burning Sun (Columbia)

A l'occasion de la fameuse fête anglo-saxonne, il aurait été dommage pour le groupe allemand de ne pas marquer le coup avec une nouvelle sortie. C'est désormais chose faite avec le Ep "Burning Sun" qui transperce nos tympans de ses rayons incandescents. Le titre phare, donnant son nom au disque, s'apparente à du Judas Priest (Andi Deris fait une entame haut dans les aigües) dopé au power metal symphonique. Le titre devrait faire l'affaire en live. En revanche, malgré son gros son de batterie tribale et la volonté affichée d'en faire un hymne pour la scène (à l'équivalent d'un "We Will Rock You"), "I Wanna Be God" est un peu anecdotique. Le titre ne dure que 2.30 minutes mais devrait faire la blague face au public, à condition que le groupe fasse durer le plaisir pour le fun. "Another Shot Of Life" est une bonne chanson mid-tempo de heavy mélodique au refrain entraînant. Enfin, la version live à Woodstock du titre d'ouverture du dernier album, "Where The Sinners Go", vient clôturer cette bonne mise en bouche en attendant le prochain album, "Straight Out Of Hell", annoncé pour le 18 janvier 2013.

Elvira Santa

Helloween, Burning Sun (Columbia-Sony)
Sortie le 24 octobre 2012

www.helloween.org

Helloween, Burning Sun, video audio

17.10.12

Devin Townsend Project, Epicould dans les nuages

Si vous avez toujours rêvé d'entendre l'accueil que l'on pourrait vous faire lorsque vous arriverez au paradis des headbangers, eh bien jetez une oreille sur le nouvel opus de Devin Townsend, guitariste-chanteur totalement dégarni mais à la tête pleine d'idées. Avec ce quinzième disque, « Epicloud », son approche du metal est encore plus symphonique et désireuse de trouver des voies résolument modernes tout en lorgnant de côté de l'esprit libre des 70's (Queen en tête). Écoutez le final jouissif de "Libération" pour vous faire une idée. "Epicloud" ressemblerait presque à une version contemporaine de "Hair" avec des guitares plus heavy. Parfois, on flotte en pleine new wave pop hard FM à la sauce canadienne ("Save Our Now"). Le guitariste de Vancouver ne s'interdit rien et vous pouvez facilement le suivre dans son délire si l'esprit vous en dit. Puis les séances de "détente" laissent parfois place à des guitares regonflées à bloc ("Kingdom"). Sous toutes les facettes possibles et imaginables, « Epilcoud » célèbre l’optimisme dans l’humanité. Il faut dire que notre homme n’aime pas trop se répéter et sortir deux fois le même disque. « J’ai rarement fait la même chose trois fois de suite », explique Devin. « Comme j’ai grandi en tant que musicien, j’ai appris qu’il est possible de s’amuser à mixer différents genres autour d’une direction musicale commune. « Epicloud » est une étape importante et très spécifique dans le cycle de mes réalisations. Le disque célèbre la musique du passé tout regardant vers l’avenir. » Il est vrai qu’ « Epicould » est constitué d’un mélange d’ambiances et de styles. Il célèbre l’instant présent, la libération créative hors de tous carcans musicaux. « En tant que musicien, c’est très gratifiant de faire partie d’un cercle fermé qui place la technicité et la complexité sur un piédestal », poursuit Townsend. « Mais, avant que je ne sois intéressé par l’aspect technique de la musique, j’étais fasciné par les mélodies et le côté simple des chansons. Par exemple, j’adore Def Leppard, Eurythmics, Enya et les bande sons de films. Par le passé, j’ai senti que mes goûts musicaux n’étaient pas forcément en adéquation avec le milieu du heavy metal, j’ai donc hésité à emprunter certaines voix. « Epicould » met en avant ce vers quoi je vais tendre dans les années à venir. C’est un moment dans ma carrière où j’ai décidé de laisser de côté mes hésitations pour foncer. » En tout cas, il est clair qu’avec « Epicould », certains conservateurs pisse-froid émettront des doutes quant à l’aspect purement métallique de cette œuvre. Mais, Devin n’en a cure tant que son esprit créatif est libéré ! 

Elvira Santa
Photo : DR
Devin Townsend Project, Epicloud (HevyDevy Reords-Inside Out)
Sortie le 24 septembre 2012


En tournée française avec Fear Factory et Sylosis :
Le 29 octobre à La Laiterie (Strasbourg)
Le 16 novembre à la Rock School Barbey (Bordeaux)
Le 24 novembre au Rockstore (Montpellier)
Le 10 décembre au Bataclan (Paris)

Devin Townsend Project, Epicould, video teaser

2.9.12

Sonata Artica, Shiltload Of Money, la vidéo officielle

De tous les albums sortis au cours du mois de mai 2012 chez Nuclear Blast, celui de Sonata Artica est probablement le plus original et le plus varié. Cherchant à briser le carcan du power metal traditionnel, Sonata Artica s'est propulsé dans une autre dimension, prenant de l'altitude face à ses concurrents potentiels. Dans la vidéo du tubesque single "Shitload Of Money", le réalisateur finlandais Tuukka Temonen reconstitue l'univers de Las Vegas qui tourne autour des tables de poker, des filles sexy et de poll dancing. A propos de ce morceau, le leader et chanteur de la formation, Tony Kakko, explique : "Vous ne pouvez pas vendre quelque chose que vous ne pouvez pas racheter. Beaucoup de gens, particulièrement sur Facebook et sur d'autres réseaux sociaux - et ils devraient prendre en compte cet aspect ! - dévoilent leur visage et leur vie privée et donnent ainsi à ces médias la possibilité de marchandiser leur image." Nous voilà éclairé !

Elvira Santa
Photo : Terhi Ylimainen

Sonata Artica, Stones Grow Her Name (Nuclear Blast-Pias)
Sortie le 18 mai 2012


En concert en France :
Le 13/11 - Splenid (Lille)
Le 14/11 - Bataclan (Paris)
Le 19/11 - Transbordeur (Lyon)

Sonata Artica, Shiltload Of Money, official video

24.6.12

Rhapsody, Ascending To Infinity (Nuclear Blast-Pias)

Il y a toujours eu un côté un peu grandiloquent dans la musique de Rhapsody On Fire. Mais, depuis l'été dernier, un schisme (soit disant amical) a eu lieu. Pour ceux qui suivent le parcours de la formation italienne, Rhapsody Of Fire a vu le départ de son guitariste fondateur, Luca Tuilli, ainsi que de son bassiste, Patrice Guers, et du second guitariste, Dominique Leurquin. Aujourd'hui, accompagné de ces acolytes et du chanteur de Trick Or Treat (Alessandro Conti), Turilli a repris juste le nom de Rhapsody pour poursuivre le travail déjà accompli depuis une dizaine d'albums au sein de Rhapsody Of Fire. Comme revitalisé par cette séparation, Rhapsody accompli ici un travail de haute volée dans le genre metal épique et symphonique. En gros, c'est du Yngwie Malmsteen ou du Helloween puissance 10 qui auraient passé une nuit à l'opéra. Excusez-nous pour ces références, un poil datées, mais elles sont nécessaires pour bien comprendre le contexte musical dans lequel évolue Rhapsody, références qui sont les mêmes que dans Rhapsody Of Fire (pour ceux qui suivent). Dans "Ascending To Infinity", on retrouve donc des morceaux dignes d'un opéra échevelé où les ambiances se succèdent à la vitesse de la lumière ("Dante's Inferno", "Clash Of The Titans"), où les refrains tutoient les anges ("Excalibur", "Tormento E Passione", "Dark Fate Of Atlantis" et son démarrage orchestrale dramatique très cinématique) alors que certaines ambiances évoquent presque la variété italienne des années 90 ("Luna", reprise d'un ténor transalpin avec la choriste Bridget Fogle). Luca et sa formation se sont surpassés à tous les niveaux. Au final, on se dit que ce travail de studio d'une minutie infernale sera difficile à reproduire sur scène. Restera quand même ces chansons dont les mélodies tiennent parfaitement la route.

Markus Schenker

Rhapsody, Ascending To Infinity (Nuclear Blast-Pias)
Sortie le 22 juin 2012


Rhapsody, Dark Fate Of Atlantis, official video

21.5.12

Sabaton, Carolus Rex (Nuclear Blast-Pias)

On le sait depuis des lustres, nos amis suédois affectionnent les histoires de guerre et des conquêtes sanglantes qui les accompagnent. Ici, c'est l'histoire du pays d'origine du groupe, la Suède du roi King Charles XII (alias Carolus Rex), qui est à l'honneur. On ne le sait pas forcément, mais il y a eu un Empire Suédois au 18ème siècle. Vous l'aurez compris, globalement, ce power metal ne s'adresse pas aux filles même si on entend des voix féminines dans les chœurs enflammés de certains titres ("The Lion From The North", "Carolus Rex"...) . C'est quand la formation décide de déposer ces instruments, qui lui servent de "glaives", qu'elle se montre la plus apte à séduire un éventuel auditoire féminin ("A Lifetime Of Star"). Ce repos du guerrier est toujours un moment appréciable au sein de ces compositions fougueuses qui ne demandent qu'à exploser sur scène (comme par exemple l'excellent "The Carolean's Prayer"). Puis, comme pour ajouter une pointe d'authenticité à ces contenus historiques, Joakim Brodén roule les R comme pas deux, utilisant ce vieil anglais avec le soucis du détail (à noter qu'il existe également une version suédoise de ce disque). Cette sixième réalisation de Sabaton est du cousu main qui permet à l'acquéreur de ne pas avoir de surprise désagréable à l'achat, puis à l'écoute. Une valeur sûre est toujours la bienvenue par les temps qui courent.

Markus Schenker

Sabaton, Carolus Rex (Nuclear Blast-Pias)
Sortie le 25 mai 2012
 

Sabaton, A Lifetime Of War, video (lyric)

7.4.12

DragonForce, Cry Thunder (Official Video)

Des mélodies un poil celtiques et un refrain à la Rainbow (époque Joe Lynn Turner) pour ce nouveau single des anglais qui font chauffer leurs manches de guitares... C'est le premier extrait de l'album à venir qui porte le nom de "The Power Within".








3.3.12

Rage, Twentyone (Official Video)

Le trio allemand transforme une banale partie de poker en cavalcade speed metal. A consommer sans modération...









25.1.12

Rage, 21 (Nuclear Blast-Pias)

Réunis dès 1984 sous le nom d’Avenger, Peavy Wagner (basse, chant), Victor Smolski (guitare) et André Hilgers (batterie) ont très vite été obligés de changer de nom face à la concurrence de leur homonyme anglais, éminent membre de la N.W.O.B.H.M.. Depuis, en une vingtaine d’album, le trio allemand a produit un heavy-speed-power-thash metal d’une qualité relativement constante même s’il y a eu (forcément) quelques baisses de régime. Le dernier en date, « Strings To A Web » (2009) n’affichait pas une inspiration totalement au top et certains titres étaient presque trop mélodiques, comme si le groupe cherchait à séduire un public en dehors de la quadrature évoquée ci-dessus. Le résultat n’était pas franchement mauvais mais il laissait dubitatif. Avec « 21 », Rage revient aux basiques : de la viande et des patates, rien de superflu. D’emblée « Twenty One » annonce la couleur avec son riff sauvage et très thrash. Les trois germains ont la pêche et la hargne. On sent que les morceaux sont taillés pour la scène et composés afin d’assurer une efficacité maximale. Les solos de Victor sont concis et suffisamment technique pour ne pas susciter l’ennui. « Forever Dead » alterne power et thrash pour un résultat qui donne sérieusement envie de lever le poing et de chanter en chœur ce refrain facile mais efficace. Il faut dire que derrière la console de ce nouveau périple métallique se trouve un certain Charlie Bauerfeind qui en a vu d’autres (Helloween, Hammerfall, Saxon, Blind Guardian). Victor n’a, quant à lui, pas pu s’empêcher de passer également derrière le pupitre pour superviser le tout. Sur « Serail Killer », on a droit à un mix entre une voix qui « growl » méchamment et des envolés mélodiques. Pas forcément le titre le plus réussi. Puis, il y a ce riff qui groove à mort sur « Psycho Terror », mais le rythme haché du couplet coupe un peu les pattes à ce bolide qui ne demande qu’à rouler pied au plancher. Le groupe décrit « 21 » comme du « happy metal mélodique », ce qui est une bonne définition de ce disque qui montre une formation loin d’être émoussée par le poids des années. « Eternally » chante même Rage à la fin de ce « 21 ». On lui souhaite, effectivement, d'être éternel.

Markus Schenker

Rage, 21 (Nuclear Blast-Pias)
Sortie le 24 février 2012

Rage, Twenty One, video audio

11.1.12

Battle Beast, Steel (Nuclear Blast-Pias)

C'était l'une des bonnes surprises du printemps 2011. Paru à l'origine sur le label Hype Records, le disque des finlandais de Battle Beast se voit aujourd'hui rééditer par le label Nuclear Blast à l'occasion de la tournée du groupe en première partie de Nightwish. Les membres de B.B. semblent avoir été biberonnés au son de « Balls To The Wall» (Accept) ou « Battle Hymns » (Manowar). C’est donc un heavy metal millésimé 1980 à qui nous avons affaire ici. Fondé en 2008, Battle Beast s’est fait remarqué en gagnant le Metal Battle Contest au festival Wacken Open Air de 2010. Puis, le quintette a passé trois ans à peaufiner des compositions qui font mouche à tous les coups dans ce premier opus très réussi. Même si les clins d’œil sont légions, il n’en demeure pas moins que les coutures sont invisibles et que la formation y met suffisamment de cœur, de tripes et d’énergie pour forcer le respect. La chanteuse, Nitte Valo, semble vouloir jouer dans un registre similaire à celui d’Udo Dirkschneider (Accept) ou Chris Boltendahl (Grave Digger) et elle y arrive plutôt bien tout en gardant sa spécificité féminine. La paire de guitaristes, Anton Kabanen (le compositeur principal) et Jusso Soinio, n’est pas d’une virtuosité incroyable mais elle assure et sait concocter à la perfection des hymnes à mi-chemin entre le heavy metal métronomique de Judas Priest/Accept et les envolées lyriques d’un Manowar/Gamma Ray. Les ambiances sont parfois très épiques (« The Band Of The Hawk », « Show Me How To Die », les cuivres de « Iron Hand », « Victory ») et les refrains souvent imparables, comme sur « Armageddon Clan » ou « Die-Hard Warrior ». A découvrir si ce n’est pas déjà fait.

Markus Schenker

Battle Beast, Steel (Nuclear Blast-Pias)
Sortie le 27 janvier 2012

Battle Beast, Enter The Metal World, video

15.10.11

Iced Earth, Dystopia, album quatre étoiles

Pour son dixième album, « Dystopia », le groupe américain voit les choses en grand puisqu’il va entamer la tournée mondiale la plus longue de sa carrière démarrée en 1984. A ce titre, les premiers accords de « Dystopia » seront parfaits pour une intro de concert, de même que les rythmiques thrash-heavy de ce morceau à la mélodie principale brillante. Pour le guitariste Jon Schaffer, l’enregistrement de ce nouvel opus n’a pas été une chose facile à gérer. Au cours de l’été dernier, Iced Earth a dû honorer un nombre important de dates en Europe ce qui a forcé le groupe à faire de nombreux allé et retour. En dépit de ces petits désagréments, Schaffer semble avoir trouvé le bon vocaliste en la personne de Stu Block (ex-Into Eternity). « Je ne pouvais pas dégoter un chanteur avec une aussi bonne attitude », explique le porte-parole de la formation qui a changée quatre fois de frontman. « Stu est très excité d’avoir rejoint Iced Earth. Il apporte un enthousiasme rafraîchissant et une bonne dose d’humour. C’est un vrai « dude ». Il a les pieds sur terre et il a accepté toutes les idées qu’on lui a soumises, que ce soit Jim Morris (le co-producteur de l’album) ou moi. Il s’est adapté de la meilleure des façons qui soit. » Il faut effectivement louer les performances vocales de Stu (entre grave et aïgue) sur des titres comme « Boiling Point » (vrai brûlot speed metal), « Equilibrium » (aux très belles mélodies et cavalcades guitaristiques) ou « Days Of Rage » (une vrai bombardement chirurgical). Schaffer précise : « Nous lui avons ouvert de nouvelles voix au niveau de sa façon de chanter. Nous avons exploré un spectre entier et ce n’est que le début. Je crois que Stu va continuer à progresser, il en a la capacité. S’il poursuit sur cette lancée, je pense qu’il va faire de grandes choses dans le style musical qui est le nôtre. J’y crois dur comme fer. » C’est le cas de le dire ! Plus direct et moins alambiquée, la musique de « Dystopia » allie parfaitement mélodie et agressivité pour constituer l’une des meilleurs œuvres des floridiens à ce jour, depuis « The Dark Saga » (1996) ou « The Glorious Burden » (2004).

Texte : Markus Schenker
Photo : Justin Borucki

Iced Eart, Dystopia (Century Media/EMI)
Sortie le 17 octobre 2011

En concert le 08 novembre 2011 à Paris (Alhambra) et le 09 novembre à Lyon (Transbordeur).

Iced Earth, Dystopia, video audio