Avec le trio anglais Witchsorrow, on sait, depuis son premier album éponyme paru en 2010, que la formation aime donner une saveur "old school" à son doom. Mais, paradoxalement, c'est un titre rapide (celui qui donne son nom à ce disque) qui nous attend de pied ferme pour nous agiter les cheveux dans tous les sens. A l'inverse, "The Martyr", se déplace à la vitesse d'une procession funèbre, mais, cela ne l'empêche pas d'accélérer brusquement la cadence au bon de 6 minutes. "Made Of The Void", quant à lui, alterne les cassures rythmiques pour mieux vous vriller le cervelet. Millimétré et bien dosé. "Negative Utopia" poursuit ce travail de sape sur plus de 10 minutes et contient quelques riffs de plomb qui font écho au vieux Sabbath. Mais, si nous devions parler d'influence, on citerait plus volontiers Holocaust, pour le côté un peu débraillé du chant de Necroskull (tout un programme !), ou Electric Wizard pour son goût de la noirceur. À côté du précédent morceau, "To The Gallows" offre une belle vitesse de croisière avec son break parfait en acier trempé qui n'oublie pas de faire monter la pression avant le refrain final. Enfin, "Disaster Reality" prend un malin plaisir a enfoncer le clou lentement mais sûrement (pendant plus de 11 minutes), "Four Candles" offre une parenthèse acoustique et médiévale avant l'étouffe chrétien que constitue les 14 minutes 24 secondes de "De Mysteriis Doom Sabbathas" et son solo de guitare wah-wah qui part en vrille. Du grand art dans le genre et destiné aux plus résistants d'entre vous, ceux qui sont rompus aux us et coutumes du doom briton.
Dead Zone
Witchsorrow, No Light Only Fire (Candlelight Records)
Sortie le 18 septembre 2015
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Witchsorrow, Made Of The Void, audio video
Witchsorrow, De Mysteriis Doom Sabbathas, audio video