22.6.14

Hellfest 2014, reporting et vidéos, jour 2


L'affiche gargantuesque de ce deuxième jour demande autant d'attention que lors du premier jour, de Carcass à Deep Purple, en passant par Extreme, Soulfly, Skid Row, Eluveitie, Aerosmith, Gorgoroth, Killers, Dagoba, Millencolin ou Monster Magnet. Voilà quelques vidéos des prestations mémorables de cette seconde journée en enfer.


Hellfest ensoleillé, Hellfest parfait, dit un vieux dicton clissonnais. Les cieux sont cléments avec les festivaliers cette année, merci à eux. En ce deuxième jour de festival, le soleil a encore tapé dur et chaud, mais il en fallait plus pour assomer le public.
Dès l’ouverture des portes, il a fallu jouer des coudes pour se glisser dans les premiers rangs de Darkness Dynamite sur la Mainstage 2. Les Parisiens ont livré un concert plutôt efficace en cette heure matinale.
Sous la Valley, le public ne s’attendait à être réveillé par la bombe stoner Hark qui est venu lui exploser en pleine figure. Sonné mais pour le coup réveillé.
Pendant 30 trop courtes minutes, il y avait comme un air de 70’s sur la Mainstage 2. Les nanas de Lez Zeppelin ont réveillé leurs glorieux ancêtres – vous voyez de qui on veut parler – en convoquant leurs meilleurs tubes. Et soudain, devant les yeux des nombreux festivaliers, Jimmy Page, Robert Plant, John Paul Jones et John Bonzo Bonham était de nouveau de retour sur scène… le côté sexy en plus.
Après les Français de Stinky Bollocks, qui se sont très bien défendus en ouverture de Warzone, les gloires hexagonales de Burning Heads ont montré qu’avec plus de 25 ans de carrière, ils n’ont pas leur pareil pour faire sonner le skate punk made in 90’s. Passéiste ? Jamais ! Entre les tubes imparables de Be One With The Flame et Escape, les nouveaux morceaux des Orléanais ont fait mouche. Ou comment faire du punk californien mieux que les Californiens. Tellement punk, d’ailleurs, qu’ils se sont accordés un rappel !
À quelques encablures de là, le leader français du brutal death, Benighted, s’est décidé à n’accorder aucune pitié au public venu nombreux. Un déluge de brutalité qui s’est abattu sur l’Altar où les fans en ont redemandé. 
Assommés, à terre? Non, ce n’est que le début. Borgne, sur la Temple, rajouté à l’affiche au dernier moment, a pris ses marques très vite et a délivré un concert d’une froideur extrême qui aura rafraîchi l’assemblée.
La vieille garde du death metal français n’a pas eu à jalouser ses héritiers. Ce sont les frères Loez de Supuration qui l'ont prouvé une nouvelle fois en hypnotisant la fosse : atmosphère pesante, si ce n'est oppressante. 
Changement de programme ! La Temple a vu débarquer une bande de joyeux fêtards venu de Norvège pour la Fête de la musique. Car c’est véritablement une fanfare avec trompette, accordéon et tambours, qui a rendu les festivaliers complètement fous. Danse, slam… La fête avec des sourires sur tous les visages.
De son côté, la Warzone a eu de faux airs de réunions d’anciens élèves. Bl’ast! a fait les jours glorieux du hardcore West Coast dans les années 1980. En 2014, ils sont sur la scène du Hellfest. Alors, malgré quelques soucis techniques que l’on oublie bien vite, les vieux punks ont livré le meilleur du HxC de l’époque : "shorter, faster, louder", comme ils disaient à l’époque. Et ce n’est pas Phil Anselmo, venu en spectateur saluer ses vieux copains, qui s’en plaindra.
La Valley quant à elle, a accueilli Witch Mountain, qui a littéralement envouté la scène, avec la voix sombre et rugueuse d’Uta Plotkin. L’ambiance a été au recueillement face à cette grande messe du doom. Le raz-de-marée appelé Clutch a débarqué de nulle part sur la Valley. La tente débordait de partout, le public s’est déchaîné plus que jamais et ce n’est pas l’énorme générosité de Clutch qui a calmé tout ce petit monde.
Dans l’après-midi, on a montré les muscles côté Warzone et MainStage 2. Protest The Hero a prouvé que la jeune génération est aussi costaud que celle qui la précédait. Les Canadiens se sont largement hissé à la hauteur de leurs pairs de Hatebreed, qui ont joué, juste après, sur la MainStage 2. Les Américains évoluent dans un genre un peu plus direct. La preuve, ils ont assommé le public, venu en masse, sous un soleil couchant. Ou quand la violence se joue sur un paysage romantique. Le Hellfest, terre de contraste.
Pour ceux qui avaient encore l’envie de mosher, direction la Warzone, où les rois du hardcore new school, Comeback Kid, ont mis une sacrée mandale à tout le monde. Pour leur troisième participation au Hellfest, la bande de Winnipeg n’a pas fait les choses à moitié : des hymnes fédérateurs, de nouveaux morceaux qui faisaient mouche et une joie d’être là communicative. Assurément leur meilleur prestation à Clisson.
Clisson, était historiquement une des portes de la Bretagne et Eluveitie l’a bien compris. Car c’est un public tout acquis à sa cause qui vient prendre place devant la Temple. Le metal celtique a généré un déluge de slam jusqu’à la dernière note des Suisses. Peu en sont ressortis indemnes.
Niveau MainStage, on n’a pas été déçu non plus… Un vrai match de ping pong entre la Main 1 plus classic rock et une Main 2 bien axée double pédale. Entre des jeunes formations et des tenants du genre, le metalcore a été à l’honneur avec Of Mice and Men, We Came As Romans et Miss May I. Une belle touche française est arrivée pour l’heure de l’apéro : les Marseillais de Dagoba ont transformé l’air de Clisson en poussière suffocante dans les nombreux circle pit.
Si la jeune génération s’est bien défendue, elle a eu à faire à des vieux de la vieille encore coriaces, entre Duff Mc Gagan et son band Walking Papers, les tenors de Status Quo – impeccables aussi bien dans leur tenue qu’avec leurs instruments –, le funk rock d’Extreme et ses solos abrasifs…
Un panorama depuis la grande roue suffit à se rendre compte de l’étendue de metalheads : lors du passage de Soulfly, les fidèles aux Brésiliens et surtout à Max Cavallera ont formé l’équivalent d’une armée.
Un coucher de soleil magnifique et des envolées de guitares et de synthés avec Deep Purple ont bien lancé la soirée. Tout de suite après, le plat de resistance a été donc servi sur un plateau d’argent. Tout du moins, sur une avancée de scène de 25 mètres, avec Aerosmith et le duo Steve Tyler/Joe Perry aux commandes. Une nouvelle légende frappe la terre clissonnaise. Deux heures de classic rock à filer la chair de poule aux festivaliers encore plus nombreux. On en a même surpris quelqu’uns dansant un slow langoureux sur I don’t want to miss a thing !
Dans l’intimité de la Warzone – quand on la compare aux Mainstages ! –, Against Me! était attendu de pied ferme… et ils n’ont pas déçu. Comment le pouvaient-ils ? Leur dernier album, Transgender Dysphoria Blues, est empli d’une rage positive que l’on ne leur connaissait plus. En live, toute cette énergie ne peut que ressortir. Sur le devant de la scène, l’hypnotique Laura Jane Grace a donné le meilleur du groupe floridien : depuis Walking is still honest à FuckMyLife666, le quatuor a prouvé, si besoin il y avait, qu’il reste le fer de lance du punk rock américain.
L’enchaînement avec Millencolin s’est fait naturellement. Si les Suédois ont un peu trop usé du pilotage automatique sur certaines chansons, ils ont fait retrouver leur âme d’ado aux Warzoneurs déchaînés. Qui n’a jamais fait de la air guitar sur No Cigar nous jette la première pierre. Les souvenirs des jeunes années remontent vite !
Quoi de mieux que des explosions de tous les côtés pour clore cette chaude journée ? Avenged Sevenfold sont américains, ça se voit tout de suite : sens du spectacle, prestation léchée, précision remarquable… et grosse pétarade pour finir, à base de flammes et autres feux d’artifice. Si Michael Bay faisait de la musique, il jouerait incontestablement dans Avenged Sevenfold.
Les rares survivants à ce déluge de décibels ont été rafraîchir leurs coups de soleil (mettez de la crème, on ne le répètera jamais assez) au Metal Corner, dont les basses ont fait résonner le camping jusqu’à pas d’heure. Mais bon, on a le droit de veiller : le Hellfest, c’est un peu les vacances, après tout.


ES & Hellfest.fr


Soulfly, live, Hellfest 2014
Eluveitie, live, Hellfest 2014
Dagoba, live, Hellfest 2014
Shinning, live, Hellfest 2014
We Came As Romans, live, Hellfest 2014
Tsjuder, Live, Hellfest 2014