Ce nouvel essai (plutôt réussi) brouille parfaitement les pistes entre
death, thrash et heavy mélodique. Coutumiers du fait, nos vikings
prouvent qu'ils cachent une certaine forme de finesse derrières leurs
trognes de camionneurs mal dégrossis. Le titre qui donne son nom à ce neuvième album est un prototype du genre avec ses guitares qui tissent de belles
mélopées et cette voix qui libère sa hargne sourde. Il faut préciser
que le maestro Andy Sneap est aux manettes de ce drakkar fou qui fend
les flots, copieusement équipé pour conquérir de nouveaux territoires. Si le chant de Johan Hegg n'était pas aussi guttural, nous
serions là face à un groupe de pur heavy metal mélodique qui nourrit
essentiellement sa musique aux sources du speed-death-thrash. Au sujet
de cette dernière influence, on retiendra le féroce "Blood Eagle" qui
est une variation autour de riffs chers à Slayer alors que "Hel" se
détache des autres titres par son côté très classique, assez retenu, avec un break aérien et un duo de haute volée en compagnie du chanteur Messiah Marcolin (ex-Candlemass). En définitive, au sujet de la musique d'Amon Amarth, il y a deux postures possibles : soit on accepte la grosse voix de Hegg qui vient se poser sur un véritable écrin de guitares (tenues par Johan Söderberg et Olavi Mikkonen), soit on
trouve que ses vocaux mélodiquement limités viennent gâcher une
production idéale qui brillerait vraiment avec un chanteur plus
"traditionnel" ("Warriors Of The North"). On vous laisse juge mais, en ce qui nous concerne, on reste sur la première posture même si la seconde se défend.
Dead Zone
Amon Amarth, Deceiver Of The Gods (Metal Blade Records)
Sortie le 21 juin 2013
deceiver.amonamarth.com/
Amon Amarth, Deceiver Of The Gods, Live, Sonisphere 2013