Dire que le Hellfest c’est trois jours de musique serait oublié le
jeudi. Dès l’ouverture du camping, à 14h, les festivaliers ont envahi leur
terrain de jeu. Déguisements, cris, tentes deux-secondes et bières par
hectolitres ont rythmé la journée de pré-ouverture. Le Metalcorner n’a pas
désempli. À partir de 17h se sont enchaînés huit groupes prometteurs de la
scène metal régionale et nationale. Excellente mise en bouche. Le lever aux aurores n’en a été que plus difficile. Les premiers
festivaliers ont pris d’assaut la Cathédrale dès l’ouverture des portes, à 10h
pile. Du côté de la scène Temple, The Great Old Ones lance les hostilités avec
son black métal atmosphérique qui assombrit d’entrée et, de bon matin, l’esprit
et l’âme du public. Le doom death à capuche des Finlandais de Hooded Menace
plombe quant à lui l’ambiance de la scène Altar avec un set lourd et pesant
marqué par la détermination du groupe à faire vibrer les boyaux. Une heure plus
tard, Evoken écrase le sursaut d’espoir qui subsistait encore, grâce à la
noirceur funéraire de leur musique. Heureusement, en sortant du chapiteau, le
soleil redonne force et envie aux festivaliers présents. Sous la Valley, les deux gars de Black Cobra envoient leur sludge
crasseux comme s’ils étaient venus en nombre. Black Breath enchaîne et réveille
le public dès la première note de leur implacable set. Leur mélange de
thrashcore vif et puissant et de death metal déchaîne totalement le pit. Située un peu plus loin que l’an dernier, la Warzone n’en est pas moins
une scène qui se fait entendre. Dès 11h, les riffs lourds des coreux de Vera
Cruz font résonner les stands de bouffe, là où quelques festivaliers commencent
à traîner. Les Parisiens balancent tout, y compris les premiers circle pit et
braveheart du Hellfest 2013. Moment de bravoure de la Warzone, le concert de
Bane. Les Bostoniens, chargés à bloc, n’ont joué que des tubes. Malgré la pluie
qui se décide enfin à tomber et son manque d’habitude des grandes scènes, le
chanteur Aaron Bedard grimpe sur les barrières pour permettre les sing-a-long
que tout le monde attendait. Pendant ce temps, sur la mainstage, Black Spiders met le volume sur 11,
le sourire aux lèvres, et fout le feu au public qui se réveille doucement.
Vektor emboîte le pas. Les Américains risquent de se souvenir de leur toute
première date en Europe. En fin d’après-midi, Pallbearer, le nouvel
espoir de la scène doom US, confirme son emprise sur le genre et sa volonté de
grimper les échelons, avec des morceaux puissants et lourds sentant bon l’influence
du vieux Sabbath. On entendra reparler d’eux très rapidement, cela ne fait
aucun doute ! Sur Twitter, le chanteur de Six Feet Under a prévenu dans
l’après-midi. Les Américains étaient là pour « tuer tout le monde jusqu’au
dernier ». On vous laisse imaginer le résultat. Sitôt les têtes d’affiche sorties, le public se fait plus dense autour
des deux mainstages. Après un passage remarqué en 2009, Europe met tout le
monde d’accord. Les Suédois ne sont plus les types d’un seul tube : leur
hard rock a gagné en sagesse. Mais on ne va pas se mentir, tout le monde
attendait The Final Countdown pour lancer la soirée 80’s. Les Twisted Sisters
tombent à point nommé. Dee Snider, crinière au vent sous un soleil de plomb
enfin revenu, électrise la mainstage. La première prestation de Whitesnake au
Hellfest donne un sérieux goût de « reviens-y ». Plus tout jeune, le
groupe a toujours la vivacité de ses débuts. Suit Kreator. Toujours aussi
énergiques après 30 ans de carrière, et sans jamais avoir changé de cap, les
thrasheux font une fois de plus une démonstration de force. L’Allemagne,
l’autre pays du metal ! Ce que prouvent Helloween et Avantasia, qui se
succèdent pour continuer une journée chargée de riffs acérés sur la deuxième
mainstage. La venue de Def Leppard avait de quoi être attendue. Absent de France
depuis plus de vingt ans, le groupe anglais a donné un spectacle à la hauteur
des attentes. Deux heures de show, devant un public qui s’étend à perte de vue.
Du tube, du tube et du tube, le meilleur moyen de clôturer la journée sur les
mainstages clairement axées sur le meilleur des années 1980. Heureusement, les autres scènes ne sont pas en reste. Sur le désert de
la Valley, Neurosis (qui avait joué devant un tas de boue en 2007) a fait
planer les derniers encore debouts. Les fans d’ambiant sont servis. Les plus
énervés, eux, sont du côté de la Warzone. Après un show abrasif d’Anti-Flag, si
rare en France, et qui s’est soldé par un batteur et sa batterie en plein
milieu de la fosse, les légendes new-yorkaises de Sick Of It All ont rhabillé
les autres groupes pour l’hiver. Set carré, gros son, et mosh pit chaloupé sur
un sol mou. On en redemanderait, même aussi tard ! Alors
que les portes du site se ferment doucement, ceux qui en redemandent
sont bien servis par Spideric qui embrase le Metal Corner et fait sonner
jusqu'aux aurores des plus grands tubes de black et death metal ! Première journée terminée, ça tombe bien il en reste deux encore à savourer !
Source : www.hellfest.fr
Sick Of It All, live Helfest
Europe, Final Countdown
Anti-Flag, live Hellfest 2013
Def Leppard, Switch 625
Terror, live Hellfest 2013
Twisted Sister, We're Not Gonna Take It, live Hellfest 2013
Agnostic Front, live Hellfest 2013
Def Leppard, Let's Get Rocket
Whitesnake, Fool For Your Loving
Whitesnake, Still Of The Night
Def Leppard, Foolin'
Twisted Sister, I Wanna Rock