Imaginez une drôle de mixture entre Venom (H.O.F. a repris « Witching Hour ») et Motörhead (le leader, Matt Pike, a interviewé Lemmy pour le magazine Revolver) et vous aurez une idée de la musique produite par ce trio californien. Il y a un côté préhistorique dans ces riffs lourds ou rapides, dans ces vocaux d’écorché vif qui crachent à la face du monde leur dégoût… Alors que certaines formations de la même génération, comme Mastodon ou Baroness, produisent un metal qui se veut plus technique ou progressif, High On Fire ne fait pas dans la dentelle et livre une musique brute de décoffrage à la foule avide de nouvelles sensations. Il suffit d’écouter « Frost Hammer » pour comprendre que ça ne rigole pas, que les H.O.F. en ont sous le capot et qu’ils ne sont pas là pour enfiler sur leur cinquième opus. Au détour de certaines ambiances plombées, il y a quelques trous d’air, des respirations salvatrices aux ambiances interlopes (« Bastard Samurai »), mais attention au retour de manivelle ! Parfois, on fonce tête baissée à travers des cavalcades thrash-punkisantes (« Ghost Neck ») avec des riffs gras qui vous secouent sans ménagement. Bon, on n’essaiera pas de vous donner une description de « Fire, Blood And Plague », dont le titre est suffisamment évocateur pour laisser imaginer l’orientation musicale de cet hymne furibond, tout comme « Holy Flames Of The Firespitter » qui vous arrache la gueule sans prendre de gants. Viscéral et barbare sont les termes qui viennent à l’esprit au bout des huit morceaux d’un « Snakes Of The Divine » éprouvant mais vraiment intense.
Laurent Gilot
High On Fire, « Snakes Of The Divine » (Century Media/Pias)
Sortie le 8 mars 2010
www.myspace.com/highonfire
High On Fire, Frost Hammer, video