Praying Mantis, Time Tells No Lies (1981) ~ Metal Inc Magazine

Cet album culte combine à la perfection motifs vocaux élaborés et harmonies de guitares travaillées. Je me souviens l’avoir acheté le jour de sa sortie, rien qu’à la vue de la pochette et sans connaître quoi que ce soit sur ce groupe. A l’origine, Praying Mantis est un quatuor anglais formé en 1974 par deux frangins d’origine

espagnole : Tino Troy (lead guitar) et Chris Troy (bass guitar). A défaut de jouer du flamenco, les deux frères optent très vite pour une orientation "hard rock mélodique". En 78, dans un studio du sud de Londres, Praying Mantis enregistre une démo 3 titres, "Captured City", qui contribue à faire de lui l’un des fers de lance de la New Wave Of British Heavy Metal (N.W.O.B.H.M.) aux côtés d’Iron Maiden ou Def Leppard. "Time Tells No Lies" est alors le premier album de P.M. et le single, "Cheated", se classe très bien dans les charts anglais de l’époque. Encore en activité aujourd’hui, Praying Mantis continue d’interpréter les titres de cet album sur scène : "Personnellement, et tout en gardant une certaine humilité, je trouve que cet album a réussi à passer l’épreuve du temps", déclare Tino à propos de " Time Tells No Lies". "J’éprouve encore du plaisir à jouer ces morceaux sur scène et je n’arrive pas à réaliser qu’ils ont été écrits il y a plus de 20 ans !". A l’époque de cet enregistrement, étalé sur 4 semaines, le groupe n’a pratiquement aucune expérience du studio et leur producteur, Tim Friese-Green, se comporte comme un professeur avec les quatre membres du groupe, à savoir : Tino Troy (guitare et vocaux sur la reprise des Kinks "All Day And All Of The Night", "Rich City Kids", "Panic In The Streets", "Flirting With Suicide" et "30 Pieces Of Silver"), Chris Troy (basse et vocaux sur "Lovers To The Grave", "Beads Of Ebony" et "Children Of The Earth"), Steve Carroll (guitare et vocaux sur "Cheated" et "Running For Tomorrow"), Dave Potts (batterie). "La force de ce producteur résidait dans les arrangements d’harmonies vocales. A l’époque, il n’y avait pas de sampler et on a dû chanter les refrains des millions de fois avant que ce soit parfait. En réécoutant ces morceaux, je me dis que cela valait vraiment le coup", poursuit Tino. Il y a également une autre anecdote importante au sujet de cet album. Praying Mantis est en train d’enregistrer une reprise d’un tube écrit par Russ Ballard quand le combo apprend que Rainbow (avec Joe Lynn Turner) a enregistré sa propre version… Le morceau s’appelle "I Surrender". Ce dernier se retrouvera alors sur un autre album culte : "Difficult To Cure" de Rainbow. Au final, la formation londonienne doit renoncer à éditer ce titre, des divergences avec le management surgissent, la vague de la N.W.O.B.H.M. retombe et Praying Mantis n’accède pas au statut auquel il pouvait prétendre. Quelques mois plus tard, le groupe splitte pour se reformer en 1990 (à l’occasion du dixième anniversaire de la N.W.O.B.H.M.) et enregistrer dans la foulée pas moins de 5 bons albums. Aujourd'hui, "Time Tell No Lies" peut être considéré comme l’un des dix meilleurs albums de la New Wave Of British Heavy Metal avec sa série de chansons quatre étoiles dont certaines se greffent à jamais dans votre tête !